Edition du 23 mai 2019
C’EST L’HISTOIRE D’UNE CONSTRUCTION… inachevée
Technocratie, lobbies, dumping social, travailleurs détachés, libéralisme à outrance, gestion du glyphosate ou des migrants, normes contraignantes et sigles obscurs… La liste des sujets qui fâchent est longue. Fondée dans un élan de pacifisme post Deuxième Guerre mondiale, l’Europe est aujourd’hui largement perçue par ses propres citoyens comme une structure froide et sans âme œuvrant pour le compte des multinationales. On a beau éprouver un sentiment d’appartenance qui dépasse nos frontières nationales, signer volontiers pour être plus forts et mieux protégés ensemble, difficile d’adhérer à ce que l’idée de départ est devenue en réalité. Montrée du doigt comme responsable de tous nos maux, l’institution souffre d’une profonde méconnaissance. Rien ne l’incarne, mis à part quelques immeubles bruxellois rutilants. Et rares sont ceux capables de citer les noms des présidents de la Commission ou du Parlement européens. Ils sont pourtant des personnages clés de notre société, qui influencent davantage notre vie quotidienne que la plupart de nos dirigeants. C’est cette présence discrète de l’Europe, partout autour de nous, que nous avons voulu mettre en lumière. On ne la remarque pas, mais elle est incontournable. Et nous avons encore, malgré tout, le pouvoir de la guider.