BOUH. De nombreuses histoires circulent sur cette demeure des allées Paul-Feuga, quartier Saint-Michel et sur ceux qui l’habitent. Lueurs étranges, apparitions, spiritisme : le JT a voulu démêler le vrai du faux et s’est rendu sur place. Même pas peur.
« Elle est jolie, mais j’ai entendu dire qu’elle était hantée ». Cette phrase ne sort pas de la bouche d’un héros du film Ghostbuster, mais de celles d’Annie et Michel, deux promeneurs en admiration devant le numéro 1 de l’allée Paul Feuga. Façade néo-gothique, arcs brisés, une belle porte en bois : la maison ne laisse pas indifférent le couple de Toulousains. Très vite, les commentaires sur l’architecture de cette demeure construite au début du XXe siècle par le peintre Henri Rachou, laisse place à une discussion sur le mystère qui l’entoure. « Les visions, les esprits, vous y croyez, vous ? Moi j’y crois ! » s’exclame Annie avant de reprendre la route.
« Cette demeure a longtemps été considérée comme LA maison hantée de Toulouse », explique Yves Lignon, spécialiste en parapsychologie. Non seulement la bâtisse serait érigée sur l’emplacement de l’habitation d’un ancien bourreau, mais le peintre y aurait assassiné une de ses modèles et le fantôme de la victime reviendrait se promener sur le lieu du crime. Yves Lignon a travaillé sur « une centaine de dossiers » de maisons hantées comme celle-ci. Que cela soit parce que les locataires entendent des bruits étranges ou parce que des objets se déplacent tout seuls, à chaque fois il émet des hypothèses scientifiques pour comprendre l’origine de ces phénomènes. Il enquête avec des géologues, des psychologues, des spécialistes en tout genre. « C’est seulement quand il déroute la science que je considère un phénomène comme paranormal, et c’est très rare ». Alors, ne laissons pas durer le suspense : la demeure du quartier Saint-Michel fait-elle partie de ces cas toujours mystérieux ?
« La ‘’maison du bourreau‘’ est restée un long moment inoccupée. Des squatteurs y ont allumé des feux ce qui pourrait expliquer les lueurs étranges vues par les passants », décrypte le chasseur de fantômes. Ajoutez à cela le fait que la bâtisse néo-gothique jouxtait un terrain vague : il n’en fallait pas moins pour emballer l’imagination des Toulousains et faire des raccourcis avec l’Histoire. « Il y avait des gibets pas loin et donc des bourreaux, mais davantage vers la place du Salin ». Le spécialiste démonte aussi la théorie de l’assassinat : « Henri Rachou était un homme tout à fait respectable ».
Pour être définitivement rassurés, nous sonnons à l’interphone de la fameuse demeure. Thierry, propriétaire d’un des appartements depuis dix ans, nous explique qu’il est souvent abordé par des curieux. « Certains veulent même entrer pour faire des séances nocturnes de spiritisme » raconte-t-il. Et quand on lui demande s’il vit en colocation avec des esprits, il sourit: « personne n’est encore venu me tripoter les orteils la nuit ».
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