140 รฉpiceries sont spรฉcialisรฉes dans la vente en vrac en France, dont plus d’une trentaine dans la ville rose, soit 30 fois plus depuis mai 2016. Des produits sans contenants ou trรจs peu emballรฉs, pour une empreinte รฉcologique moins importante. Paradoxalement, si ce genre d’รฉpiceries se multiplient, le nombre de dรฉchets toulousains, aussi. Retrouvez notre carte des commerces de vrac.
 
ร l’heure oรน l’รฉcologie est au cลur du dรฉbat, oรน les reportages de David Attenborough รฉveillent les consciences et les รฉcoles รฉduquent au dรฉveloppement durable, Toulouse, ร son รฉchelle, propose plus d’une trentaine de magasins en vrac, dispersรฉs sur l’ensemble de la ville rose. Day by Day, Ceci & Cela, ร Local Bio, Drive Tout Nu, Le Bouche au Louche, ces รฉpiceries en vrac toulousaines sont rรฉunies autour d’un point commun : l’emballage zรฉro dรฉchet. “En vrac ne veux pas forcรฉment dire bio ou local” rappelle Marie Guillemenot, responsable du magasin de Ceci & Cela. Premier magasin en vrac toulousain, Marie Guillemenot y travaille depuis le premier jour, le 3 mai 2016.
“Nous avons augmentรฉ notre frรฉquentation depuis 2 ans, parce que les gens, de tous รขges et toutes classes sociales confondues, se rendent compte de la fiabilitรฉ et des avantages du circuit court et surtout, du vrac”, tรฉmoigne la co-gรฉrante. Des produits locaux et bio ร 95 % dont les producteurs sont รฉtudiรฉs ร la loupe et les structures construites de maniรจre รฉco-friendly. “Cagettes rรฉcupรฉrรฉes, รฉlectromรฉnager de seconde main, vinaigre blanc pour l’entretien, papier recyclรฉ ” : voilร ce qu’affiche Ceci & Cela sur les rรฉseaux sociaux.
Day by Day, une enseigne de commerces en vrac a vu son taux de frรฉquentation augmenter de “150 ร 200 % depuis sa premiรจre annรฉe en 2016, et entre 30 % et 40 % depuis deux ans”, atteste Aurรฉlie Cassan, gรฉrante de l’รฉpicerie toulousaine. L’enseigne utilise “70 % de produits franรงais, un tiers de produits bio et surtout, presque aucun emballage”, ajoute-t-elle. “De plus en plus, les fournisseurs utilisent le “craft”. On tente de les accompagner au zรฉro dรฉchet. Par exemple, Lustucru s’est lancรฉ dans le vrac avec nous, tout comme Michel et Augustin”, explique-t-elle avec fiertรฉ. Laurence De Laportaliere, membre de l’association Zรฉro Waste Toulouse, affirme : “la loi Climat et Rรฉsilience actuellement dรฉbattue prรฉvoit d’instaurer 20 % de vrac dans les supermarchรฉs de plus de 400 m2 d’ici ร 2030 “.
 
Une initiative qui conviendrait ร Thomas Jouahri, directeur du Bouche ร Louche ร Toulouse, une รฉpicerie vrac et locale. Pour lui, monter un commerce de proximitรฉ avec une รฉtiquette รฉcologique est “une initiative qui se veut politique”. “J’ai l’habitude de dire que le commerรงant fait autant de politique qu’un รฉlu parce qu’il est au contact quotidien avec les citoyens, et pour ma part, je vรฉhicule des valeurs et sensibilise les gens. C’est un beau message que je transmets, selon moi. Celui d’une รฉcologie plus durable”, confie-t-il.
Une รฉtude de Zรฉro Waste datant de 2017 rรฉvรจle que l’agglomรฉration toulousaine se place en 6e position du classement des 10 villes selon leur indicateur d’OMR (Ordures Mรฉnagรจres Rรฉsiduelles), avec 290 kg par habitant par an. Besanรงon se place en premiรจre position avec 150 kg, suivi de Rennes (192 kg) et Nantes (214 kg). Marseille et Paris se retrouvent en bas de liste avec respectivement 383 kg et 349 kg par habitant. Laurence De Laportaliere dรฉcrit un phรฉnomรจne culturel : “ร Toulouse, la majoritรฉ de la collecte se fait la nuit, le dรฉchet n’est donc pas un problรจme aux yeux du Toulousain”. “Depuis la crise sanitaire, le chiffre ne fait qu’augmenter” ajoute-t-elle. Elle espรจre cependant un futur sans emballage et sans greenwashing. “Pour acheter du vrac, il faut une vraie motivation รฉcologique derriรจre, et c’est prรฉcisรฉment รงa qui satisfaisant dans ce style de consommation”, encourage-t-elle.
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