A69 : regain des violences autour du chantier

Ce dimanche 1^er septembre marque la fin de la période d’interdiction des coupes d’arbres sur le chantier de l’A69, provoquant un regain des violences entre Atosca (le concessionnaire de l’autoroute entre Castres et Toulouse) et les opposants. De leur côté, les différents collectifs dénonçant le projet se dédouanent de toute implication dans ces actions.

La tension monte sur le chantier de l’autoroute A69, entre Verfeil et Castres. Depuis plusieurs mois, les opposants à la construction de cet axe enchaînent les actions afin de ralentir les travaux. Certains occupent d’ailleurs les arbres situés sur le tracé. Trois zads sont toujours en place à Saïx et à Verfeil.

Malgré tout, Atosca, le concessionnaire de l’autoroute, poursuit les travaux sur une grande partie de l’emprise du chantier entre Verfeil et Castres. Il se prépare d’ailleurs à reprendre les coupes d’arbres sur les zones occupées. En effet, il lui était interdit de les abattre dans certains secteurs jusqu’au 1^er septembre prochain. Sans surprise, cette échéance fait monter la pression d’un cran du côté des opposants au chantier de l’A69. Une escalade de la violence que déplorent le concessionnaire et le président du Conseil départemental du Tarn.

La colère des zadistes contre l’A69 

Ce mardi 27 août, les zadistes ont rappelé leur position vis-à-vis du chantier de l’A69 : « Avec ce projet, Atosca avec la complicité du gouvernement d’Emmanuel Macron, nous met en danger à court, moyen et long terme et ne nous laissent pas d’autres choix que d’engager nos corps dans la lutte jusqu’à ce que cesse cette justice à deux vitesses. » 

Cependant, cette résistance a pris un tournant violent, tant contre les infrastructures du chantier que contre les personnes impliquées. Les zadistes eux-mêmes, tout en rejetant l’accusation d’être à l’origine des agressions, la considèrent comme une réponse légitime à la destruction en cours : « Ici, nous devons recourir à ce qui s’apparente à de la violence parce que l’urgence de la situation associée au mépris des autorités ne nous laisse pas d’autre voie. »

Atosca déplore la violence contre ses agents

Les récents incidents ont exacerbé la tension déjà palpable autour du chantier. En effet, plusieurs faits de violence ont eu lieu ces derniers jours sur le tracé de l’autoroute. Selon le concessionnaire, dans la nuit du 24 août, un groupe d’individus cagoulés a attaqué les agents de sécurité sur l’un des sites de construction de l’autoroute. Atosca rapporte que ces personnes ont lancé des projectiles, avant de mettre le feu à un bungalow de chantier. Le lendemain matin, une nouvelle attaque a eu lieu : « Sept individus, toujours encagoulés, se sont introduits sur le même site pour en découdre avec l’agent de sécurité en poste », explique la société, précisant que l’employé a été agressé avec des barres de fer.

Atosca condamne ces actes qu’elle qualifie de « ultra-violents », mais nuance néanmoins son propos : « Nous soulignons que ces dernières exactions ne relèvent pas d’individus opposés à l’A69 mais bien de délinquants, entraînés à des attaques qui vont avoir des conséquences dramatiques si ce niveau de violence se poursuit. »

Interrogés sur ces faits, les zadistes n’ont pas souhaité se prononcer, expliquant qu’ils n’avaient « pas plus d’informations sur ce qui s’est passé. » Ils ont malgré tout précisé : « Il est très important pour nous de signifier que les relations avec les ouvriers ainsi qu’avec les membres de la sécurité sont extrêmement cordiales et se sont toujours extrêmement bien passées. À chaque fois qu’il y a des échauffourées, c’est que ces travailleurs-là font preuve de violence envers nous. Donc les relations sont très bonnes à chaque fois qu’elles peuvent l’être. »

Des agressions dans les deux camps

Face à ces exactions, les occupants des zads contre le chantier de l’A69 ont répondu en témoignant de la violence qu’ils subissent également. « Ce lundi, vers 3 heures du matin, quatre individus ont intentionnellement mis le feu à la haie qui borde une maison au Verger, sur la commune de Verfeil, menaçant la famille occupante, dont un enfant de 4 ans, ainsi que les zadistes cohabitants du lieu », ont-ils raconté.

Un énième acte que déplorent les opposants à l’autoroute entre Toulouse et Castres. En effet, avant cet incendie, des affrontements ont eu lieu dans le week-end entre les forces de l’ordre et les occupants de la Cal’Arbre (Saïx). Les zadistes racontent : « Vendredi, vers 3 heures du matin, un occupant de la zad nous a réveillés en nous informant que le coffrage du pont en construction tout proche était en feu. Des flammes de plusieurs mètres de haut étaient visibles de très loin. Le feu a attiré quelques personnes qui se sont approchées, un peu trop selon les gendarmes. Il y a eu quelques affrontements, ce qui a eu pour effet de ralentir le travail des pompiers. »

La situation autour de l’A69 semble ainsi prête à exploser. Les zadistes ont juré de ne pas reculer, même si cela implique de nouveaux affrontements. D’ailleurs, l’ensemble des collectifs opposés à la construction de l’autoroute organise un rassemblement ce mercredi 28 août, à 18h30, à Cal’Arbre, sur la commune de Saïx.