À Toulouse, Ugo Didier s’illustre dans le domaine de la natation handisport. Âgé de 21 ans, il a déjà remporté plusieurs médailles, dont une d’argent aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo. Il se prépare désormais pour ceux de Paris 2024.
Comme plusieurs sportifs de haut niveau avant lui, Ugo Didier a eu droit à sa cérémonie d’honneur à la mairie de Toulouse ce mercredi 7 septembre 2022. « C’est important pour moi. Mais au-delà de ma personne, ça l’est pour le sport paralympique. C’est une reconnaissance », souligne le jeune nageur toulousain.
Tout juste âgé de 21 ans, Ugo Didier est l’étoile montante de la natation handisport. Il a remporté quatre médailles d’argent lors des derniers championnats du monde au mois de juin dernier. Ce sont loin d’être les premières pour l’athlète paralympique licencié au Cercle des nageurs de Cugnaux, qui s’entraîne aussi aux Dauphins du TOEC à Toulouse.
Ugo Didier a en effet obtenu sa première médaille au Championnat du monde de natation en 2017 et ne s’est pas arrêté depuis. Il a notamment été champion d’Europe en 2018 sur le 100 mètres dos et en 2021 sur le 200 mètres quatre nages. Le jeune homme a également raflé une médaille d’argent et une de bronze pour ses premiers Jeux Paralympiques à Tokyo l’année dernière.
Ce surdoué de la natation handisport a pourtant découvert cette discipline sur le tard, en 2015. « En vacances, j’ai rencontré une fille amputée qui m’a dit que je pouvais participer aux compétitions handisport. Je ne savais pas que j’y avais le droit. Je me disais que les jeux paralympiques étaient seulement pour les personnes amputées ou en fauteuil », confie-t-il.
Ce n’est effectivement pas le cas de Ugo Didier. « J’ai les pieds bots (déformation du pied, NDLR), des genoux recurvatum (hyperextension de l’articulation, NDLR), pas de ligaments croisés et une atrophie des muscles de tous les membres inférieurs. Cela m’empêche de courir, de sauter et de rester debout trop longtemps », détaille le nageur.
Ugo Didier poursuit : « J’ai donc commencé la natation par défaut car je ne pouvais pas faire de football ni de volleyball par exemple ». Mais c’est un véritable coup de cœur pour le jeune homme. « J’ai tout de suite aimé ça. Même si la natation était un choix par défaut, j’y ai rapidement pris goût et à la compétition aussi », se souvient l’athlète.
Très à l’aise dans l’eau, le nageur commence la compétition à l’âge de 8 ans. Il concourt alors avec les valides. « Je cherchais des solutions pour nager aussi vite qu’eux, même si c’était loin d’être facile. Je continue d’ailleurs de nager avec les valides. Cela me stimule d’avoir des partenaires d’entraînement plus rapides », sourit Ugo Didier.
Si la natation ne lui fait pas oublier son handicap, celle-ci lui permet toutefois de l’accepter. « Le sport me rappelle que je suis en situation de handicap, même quand je suis dans l’eau. Mais la natation m’a aidé à prendre conscience que je pouvais vivre, faire du sport et même gagner des compétitions malgré tout », explique-t-il.
Le jeune homme n’est pas seulement doué dans les bassins, mais aussi sur les bancs de l’école. Il a en effet obtenu son bac S avec mention très bien et est désormais étudiant en ingénierie civile à l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Toulouse. « J’ai choisi cette école car elle propose un cursus adapté pour les sportifs de haut niveau », indique le nageur.
Malgré ses 24h d’entraînement par semaine, concilier sport et études ne semble d’ailleurs pas poser problème à Ugo Didier. « C’est une question d’organisation. Quand je suis en cours, je ne pense plus au sport et inversement. Je pense que cela me permet de relativiser l’importance de l’autre », note le Toulousain.
Mais à l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, faire ce travail sera peut-être moins évident. « Je commence déjà à ressentir la pression de l’événement. Il faut toutefois essayer de tirer profit de cet engouement autour des Jeux », estime Ugo Didier. Le nageur a un objectif : aller chercher la médaille d’or.
« Je garde un grand goût d’inachevé sur les derniers Jeux Paralympiques à Tokyo. Certes, j’y ai fait mon meilleur temps sur le 400 mètres nage libre et j’ai ramené une médaille d’argent. Mais il me manque une médaille d’or sur ces Jeux Paralympiques. C’est quelque chose que j’aimerais rattraper lors des prochains », annonce-t-il.
Ugo Didier s’entraîne donc en vue de remporter cette fameuse médaille d’or. « J’ai commencé la préparation paralympique au début de la saison. Je suis encore loin d’être prêt sur le plan physique, technique et mental. Mais il reste encore deux ans. Je suis motivé pour attaquer ces années très chargées et cruciales », assure le nageur.
Si gagner cette médaille est forcément important pour lui, ses espoirs pour les Jeux de Paris 2024 ne s’arrêtent pas là. « J’espère que les éléments de langage, comme le fait de dire Jeux Olympiques et Paralympiques, vont se mettre en place du côté du grand public. Et il faut que cela reste une habitude après Paris 2024 », souhaite l’athlète.
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