Blanche, verte, courte, épaisse, en botte ou en vrac… quand les beaux jours reviennent, l’asperge aussi pointe le bout de son nez. Alors que la saison de ce légume très prisé bat son plein, 2024 s’annonce déjà comme un millésime pour la production d’asperges en Occitanie.
Sur les marchés, c’est bel et bien elle la reine des légumes. L’asperge est revenue sur le devant de la scène depuis quelques semaines et avec les récents pics de chaleur, la production explose dans les champs d’Occitanie. Si l’on en croit les producteurs, 2023 était déjà un grand cru de l’asperge dans le Sud-Ouest. Le résultat d’une météo estivale avantageuse au beau milieu du printemps. Une fois n’est pas coutume, 2024 devrait également s’imposer comme un millésime pour l’asperge.
« La météo a grandement influencé la production. L’hiver a été doux, donc pas de problème de gel, et on est monté jusqu’à 30 degrés certains jours. Avec des conditions comme ça, on a fait des récoltes records », explique Francis Feutrier, producteur d’asperges dans le Tarn-et-Garonne. Une hausse de production qui se répercute dans les étals sur les marchés, où certains clients n’ont pas peur de faire quelques minutes de queue. « Dès 9 heures, on a déjà vendu 30 kilos d’asperges vertes », sourit l’agriculteur. « On a fait un super démarrage cette année et là on devrait atteindre le pic avant le mois de mai ».
Autrefois, l’asperge était considérée comme un mets de luxe réservé aux tables des nobles. Aujourd’hui les choses ont bien changé même si elle a réussi à garder son surnom de “légume royal”. Cette popularité, l’asperge la tient avant tout de sa rareté, ou du moins, de sa saison très courte (de fin mars à début juin, NDLR), à l’instar des fraises dont les périodes se chevauchent. Ainsi, dès que le printemps reprend ses droits, pas question de passer à côté de l’asperge. « C’est devenu un phénomène de mode », pense Séverine Lebesne, productrice depuis une vingtaine d’années. « Chaque année, on retrouve les mêmes visages sur les marchés et à chaque saison, des nouvelles têtes se laissent tenter ».
Souvent associée aux Landes, l’asperge commence à faire son nid en Occitanie. Une réputation grandement accélérée par le bouche à oreille. « Tous les jours les clients viennent récupérer des asperges pour des amis ou la famille, puis la semaine suivante, c’est la famille en question qui vient les chercher et ainsi de suite les consommateurs se multiplient », poursuit l’agricultrice. « On remarque également qu’il y a beaucoup plus de jeunes intéressés par les asperges, et en général aux légumes de saison. Les asperges vertes font un tabac chez les jeunes, les blanches sont davantage prisées des plus âgés ».
Côté consommateur, c’est un grand oui. « On n’en mangeait que très rarement, au restaurant par exemple. Puis on en a mangé chez des amis qui connaissaient un producteur et depuis c’est devenu une habitude. Chaque année, c’est asperges », raconte un couple de sexagénaires habitués du marché Victor Hugo à Toulouse. « C’est mes parents qui m’y ont habitué et depuis j’en achète quasiment chaque semaine quand vient la saison », ajoute Laurine, étudiante à Toulouse. Pour preuve, selon l’association “asperges de France”, la région Sud-Ouest est l’un des plus gros consommateurs d’asperges en France.
Samuel Wagon
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