Cosmopolite. Les 27èmes rencontres du festival toulousain Cinélatino se dérouleront du 19 au 29 mars 2015. Initiées en 1989, elles sont aujourd’hui un rendez-vous majeur dans le monde du cinéma latino-américain.
Par Simon Pialat
Chaque année, l’Association Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse (ARCALT) convie un large public à son festival cinématographique devenu incontournable dans la ville rose. L’événement se décline en plusieurs volets. Un, les films en compétition. Deux, la Muestra relative aux grandes œuvres du nouveau monde, en fonction d’un thème spécifique : l’âge des possibles, pour cette édition 2015. Trois, le panorama offrant une vision sur une sélection d’œuvres récentes. Au final, ce sont entre 120 et 150 films qui seraient répartis dans les salles et proposés au public. Expositions et ateliers littéraires sont également organisés, y compris dans les librairies Ombres Blanches et Terra Nova. Sur toute la durée du festival, de nombreuses personnalités du monde cinématographique latino-américain afflueront dans la ville rose, faisant de l’événement un pur moment de partage et renforçant la touche cosmopolite. « On a déjà beaucoup de retombées en Amérique latine et les réalisateurs et producteurs voient, avec ce festival, une porte d’entrée sur le territoire européen » explique Muriel Justis, membre de l’ARCALT. En Europe et Outre-Atlantique, « il est reconnu comme le plus grand festival d’Amérique latine européen, tant pour ses parti-pris cinématographiques, que pour la diversité de son public » ajoute Emmanuel Deniaud, vice-président de l’association.
Festival en plein essor
Cette année, une partie de la programmation est délocalisée en région parisienne. « Ce n’est pas la première année que nous sortons de Toulouse » explique-t-il. « Outre Midi-Pyrénées où nous avons 50 salles partenaires, nous diffusons déjà depuis plusieurs années dans les régions contigües au gré des partenariats. » Pour l’édition 2015, cette programmation prendra de l’ampleur dans la capitale puisqu’elle se déroulera sur trois jours et dans plusieurs salles, avec la Cinémathèque française comme partenaire. C’est aussi par le biais de son Cinéma en construction que l’événement a acquis une renommée internationale, en partenariat avec le Festival International de Cinéma de Saint-Sébastien. « Une très grande partie des films retenus et soutenus par Cinéma en construction sont ensuite primés dans les festivals internationaux (Cannes, Berlin, Venise, Rotterdam, Shanghai…) et distribués en France » témoigne le vice-président.
Aujourd’hui, à l’échelle toulousaine, l’objectif visé est de franchir les 60000 entrées. « Depuis deux ans, nous avons dépassé le cap des 50000 dans le festival : 55000 en 2013, l’année des 25 ans, et 53000 en 2014. Auparavant, elles oscillaient entre 43000 et 48000. » Emmanuel Deniaud se dit fier de cette croissance, en temps de « crise économique, sociale et politique ». Est-elle due à une demande culturelle plus forte et à un besoin d’ouverture à l’autre ? Quoi qu’il en soit, un dilemme se pose quant à l’avenir du festival toulousain. La conjoncture économique pourrait faire apparaître des risques de « désengagement de la puissance publique ». Or, l’ARCALT ne souhaite en rien renoncer à la qualité de sa programmation et à la diversité de son festival. « Un autre de nos défis consiste à rester dans l’exploration d’un cinéma latino-américain à la production désormais exponentielle » justifie son vice-président. « Défricheurs nous fûmes au début des années 90, défricheurs nous resterons. »
Le + :
L’explosion du cinéma professionnel en Amérique latine a conduit l’ARCALT à professionnaliser une partie du festival. L’association souhaite trouver un équilibre entre forces professionnelles et bénévoles afin que Cinélatino reste avant tout les “Rencontres” de Toulouse. Tout au long du festival, elle fonctionne avec plus de 200 bénévoles.
INFOS PRATIQUES :
Inauguration : Bal Tango et projection de courts-métrages le jeudi 19 mars à 19h00, Square Charles de Gaulle
On the web : www.cinelatino.com.fr
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