Championnes. Qu’elles courent, marquent, nagent, touchent… elles sont toutes unies par une seule et même envie, celle de gagner. Habitées par un véritable esprit de compétitrices, elles défendent les valeurs de leur sport réciproques et portent haut les couleurs de leur club, parfois même de l’équipe de France. Souvent minimisé, le sport féminin tente de s’imposer. En voici ses meilleures ambassadrices.
Par Myriam Balavoine et Séverine Sarrat
Marjorie Mayans, technicienne déterminée
Le rugby n’était pas une évidence pour Marjorie, plutôt une découverte. D’abord inscrite dans un club de tennis, c’est en allant voir son petit frère faire circuler la balle ovale lors d’un entraînement, qu’elle se prend au jeu. À 9 ans, elle délaisse le cours pour le pré et intègre l’école de rugby de Noisy-le-Sec. « À l’époque, il n’y avait pas de problème entre le sport masculin et féminin, puisque les équipes étaient mixtes », se souvient-elle, reconnaissant quand même que les filles restaient rares. L’accueil par les garçons du club de Tournefeuille qu’elle rejoint à 13 ans lors du déménagement familial, a été tout aussi enjoué. Mais un an plus tard, elle devra choisir une équipe exclusivement féminine et c’est vers St Orens qu’elle se tournera, club auquel elle est toujours fidèle d’ailleurs. Elle devient rapidement indiscutable au centre, au point d’être repérée il y a deux ans pour la sélection nationale. Ce qu’elle préfère : les plaquages ! Car, en plus de sa technique qui lui permet de franchir les lignes adverses, elle est intraitable en défense. Elle jouera même un temps 3e ligne aile à St Orens… « Mais aujourd’hui, je n’évolue plus très souvent avec mon club car je suis sous contrat avec la Fédération. Je joue maintenant en équipe de France de rugby à VII et je m’entraîne à Marcoussis, trois fois par jour, toute l’année, pour préparer les Jeux olympiques », explique-t-elle, la voix empreinte de fierté. Même si elle confie que le rythme est soutenu et les entraînements physiques, elle se dit prête à rempiler tout en confiant que mener une vie normale devient difficile. En master 2 de Sciences politiques et sécurité, elle suit les cours à distance et voit ses examens aménagés sur deux ans. Quant aux amis, « inutile de préciser qu’il faut une bonne organisation pour partager mon temps entre les prochaines échéances sportives, ma famille et mes amis ! » Déterminée, elle a conscience de la chance qui lui est offerte de pouvoir participer aux prochains JO, mais la chance, ça se provoque…
Lauriane Haag, sirène des grands bassins
Originaire des Vosges, c’est à l’âge de 6 ans que Lauriane Haag commence la natation. « J’y ai été un peu forcée par mes parents, mais finalement, c’est un sport qui m’a très rapidement plu et je m’y suis lancée à fond », se remémore la nageuse. Alors qu’elle compte poursuivre en sport études après son bac, elle décide de rejoindre Toulouse et les Dauphins du TOEC, consciente que le club et son entraineur Walter Mombergé peuvent lui offrir de nombreuses possibilités, notamment en termes d’horaires aménagés. « Il n’y avait pas les bonnes infrastructures chez moi. J’ai donc commencé une licence en Entrainement sportif, option aquatique à l’Université Paul Sabatier », explique-t-elle, commençant la compétition de haut niveau dès son arrivée dans le club toulousain en 2013. Sélectionnée en équipe de France à l’occasion des 17es Jeux méditerranéens, elle a fait des 50m et 4x100m nage libre ses spécialités – la jeune fille est d’ailleurs arrivée à la première place de cette catégorie en 2013 – et s’est notamment illustrée en rapidité lors de ses courses et ses relais.
Son ascension dans le monde de la natation se fait tout aussi rapidement. Depuis ses premières compétitions, Lauriane Haag a participé à plusieurs Universiades, dont elle est arrivée en finale l’an dernier en Corée du Sud, mais aussi aux championnats de France et d’Europe de 2015, durant lesquels ses performances ont été saluées. À 21 ans, la sportive est une battante à la détermination avérée. « Quand je fais quelque chose, je veux aller jusqu’au bout. L’entrainement n’est pas ce que je préfère mais c’est nécessaire pour réussir. En tant que capitaine de l’équipe des filles des Dauphins, j’essaie de transmettre cette motivation ! » souligne la vice-championne de France 2015, concentrée sur sa prochaine participation aux championnats de France, son rendez-vous important de l’année. « C’est le gros objectif pour cette année, avec les Championnats d’Europe. On verra ensuite. J’espère me qualifier et pourquoi pas penser aux Jeux olympiques! » achève-t-elle.
Morgane Ritter, capitaine motivée
Le football, elle y est née dedans. De son père à son petit frère, toute la famille tape dans un ballon rond… alors pourquoi pas elle ? C’est dans un petit village, non loin de Carcassonne, qu’elle enfile ses premiers crampons, à l’âge de 6 ans. Comme un coup de sifflet qui marque le début de sa jeune carrière, elle ne les quittera plus. Elle intègre le centre de formation de Montpellier à 15 ans mais elle a « des difficultés à s’habituer à l’intensité demandée ». Loin de se décourager, elle quitte l’établissement pour le lycée Rive gauche de Toulouse… section foot bien entendu, et intègre par la même occasion l’effectif féminin du Toulouse Football Club qui évolue en DH. Après avoir obtenu son Bac, elle opte pour des études en Staps, mais « cela ne correspondait pas à ce que j’attendais ». Elle décide de taper en touche pour prendre un poste de surveillante au lycée de Tournefeuille. En parallèle, elle participe à la montée du club toulousain en D3, puis évolue en U19. « Guerrière dans l’âme, je suis parvenue à me glisser de temps en temps en équipe 1re », pour finalement faire pleinement partie de l’effectif. Solide mentalement, elle en devient même la capitaine : « Je me sens bien au TFC ! Mais je vais devoir faire un choix de vie ! » Pétrie d’ambition, « c’est le haut niveau qui me fait vibrer », elle souhaiterait voir son club monter en D1. Si ce n’est pas le cas, elle reverra ses projets toulousains, non sans un pincement au cœur. « Je pense que nous avons la capacité de le faire, encore faut-il qu’on nous y encourage ! » Du courage, elle en a d’ailleurs à revendre, elle qui a travaillé dur pour atteindre ses objectifs et pour défendre la section féminine du TFC. Elle reprendra même ses études l’an prochain pour briguer le concours de CPE dans un établissement scolaire.
Julie Aymard, pragmatique organisée
C’est dans le Lot, et un peu par hasard que Julie Aymard commence le handball à l’âge de 10 ans. « À l’époque, je faisais de la gymnastique, mais je m’y ennuyais à mourir! Je regardais l’entrainement de handball à côté, cet aspect beaucoup plus actif me plaisait. J’ai commencé à la rentrée d’après », rapporte la jeune sportive. Malgré la pratique d’autres sports en parallèle, Julie Aymard développe rapidement des qualités et est repérée par l’entraineur du pôle espoir du lycée Raymond Naves, où elle suit ses études. Jusqu’en terminale, elle fait partie de l’équipe de France Jeunes, joue en D2 au sein du Toulouse Féminin Handball (TFH), puis passe très vite senior pour jouer en nationale. « Au moment de mon Bac, j’ai décidé de ne pas continuer au haut niveau mais de suivre une licence de Droit public à la fac du Capitole. J’ai ensuite enchainé sur un master en Droit de la Santé ! L’an prochain, je souhaiterais entrer en préparation aux concours administratifs » explique-t-elle. « Etudiante normale », Julie Aymard arrive à gérer tous les aspects de sa vie. « La fac permet de faire autre chose à côté, il suffit d’être très organisée et de savoir freiner lorsque c’est nécessaire! » ajoute-t-elle.
Depuis 2006, Julie Aymard se sent bien au Toulouse Féminin Handball, un club qui, en 10 ans, est devenu un peu comme une famille. « Je connais les filles avec qui je joue depuis le lycée. Au niveau associatif, beaucoup de personnes sont mobilisées, c’est un club qui vit! » apprécie la jeune joueuse, également entraineuse de l’équipe des moins de 11 ans. Aujourd’hui en Nationale 1, le TFH a connu des heures plus difficiles, un dépôt de bilan et une équipe rétrogradée en N2. « Nous avons remonté l’équipe en N1 en 2 ans. On y est depuis 3 ans, on se maintient avec un assez bon niveau. Le 3e niveau national, ce n’est pas rien! » souligne Julie Aymard, fière du chemin parcouru et confiante pour l’avenir, « sans chercher à tout prix le plus haut niveau ».
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