EDF Renouvelables a étudié la possibilité d’installer trois centrales solaires flottantes sur des lacs d’irrigation, dans le Sud du Tarn. Après plusieurs semaines de recherches, seul le lac du Messal semble pouvoir accueillir ce type de structure d’ici quelques années. Cependant, l’association des lacs du Tarn du Sud craint un impact néfaste sur la biodiversité et sur le paysage.
Une centrale solaire à la surface du lac du Messal pour alimenter en électricité les communes aux alentours, à l’image des installations déjà existantes dans des départements voisins. Voilà l’un des projets, portés par la holding EDF Renouvelables, qui pourrait voir le jour d’ici quelques années dans le Sud du Tarn. Une phase d’études a démarré début avril sur trois lacs du département (Messal, Briax et Geignes), à la demande de l’Association syndicale autorisée (ASA) d’irrigation du Lauragais Tarnais, exploitant des plans d’eau, qui voit là une nouvelle utilité à ses lacs.
Cependant, si rien n’est encore acté pour le géant de l’énergie, les projets de centrale solaire sur les lacs du Briax et Geignes ont été abandonnés assez rapidement, car ils n’étaient « pas adaptés ». EDF Renouvelables a choisi alors de se concentrer pleinement sur le lac du Messal, situé sur les communes de Veilhes et Viviers-les-Lavaur. Plusieurs facteurs sont ainsi étudiés.
« Tout d’abord, la faisabilité du projet : l’aspect économique, technique, et environnemental », décrit EDF Renouvelables. Une fois que l’étude de faisabilité sera terminée, un échange aura lieu avec les élus et les habitants avant de déposer un permis de construire. « Le processus peut prendre plusieurs années », estime EDF Renouvelables.
Le projet étant encore au stade des études préliminaires, la production d’énergie de la centrale solaire n’est pas encore connue, mais la holding avance un chiffre : « Nous espérons couvrir 30 à 40% du plan d’eau comme le conseille la Région Occitanie », affirme EDF Renouvelables. Dans le cas du lac du Messal, les installations pourraient donc approximativement s’étaler sur 8 hectares du plan d’eau, qui s’étend sur 23 hectares.
Mais selon James Youdale, président de l’Association des lacs du Tarn du Sud, opposé au projet, l’emplacement du projet est discutable. « Il n’est pas nécessaire d’installer ce type d’infrastructure sur des lacs quand le territoire dispose déjà de nombreuses surfaces artificielles pour couvrir les besoins en énergie, à l’image de la déchetterie de Lavaur ou des abords de la future A69. Même avec l’augmentation des objectifs fixés par la COP-28 », affirme-t-il.
De plus, cette centrale solaire flottante pose deux problèmes pour l’opposant : « Le premier, et le plus évident, est l’impact sur le paysage. Les panneaux solaires devraient couvrir 36% du lac. De quoi gâcher la belle image du plan d’eau… », déclare James Youdale, prenant en exemple les schémas du lac de Bourg-Saint-Bernard.
« De plus, peu importe la quantité d’études réalisées, il y aura toujours un impact inconnu sur la biodiversité locale. D’autant qu’il est impossible d’identifier en détails et par secteur un écosystème de la sorte », prévient le président, affirmant l’importance de résister à ce projet. « Si jamais ce projet est validé, cela risque de créer une tendance sur l’ensemble de la région… »
Romain Deniaud
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