Le conseil municipal de Montauban a voté le déclassement de la Maison du peuple, un lieu historique de la vie syndicale et associative. La ville veut y favoriser des projets privés, culturels et de loisirs.
La Maison du peuple, rue Michelet à Montauban, ne sera plus un bâtiment public. Le conseil municipal a voté, jeudi 30 novembre, son déclassement, ouvrant la voie à sa location ou sa vente à des porteurs de projets privés.
Ce bâtiment historique, construit au début des années trente après une inondation qui a ravagé une partie de la ville, accueille des organisations syndicales depuis des décennies. En 2019, la municipalité avait décidé de le transformer en un ”tiers-lieu” dans le cadre du plan “Action Cœur de Ville”. Mais le projet a été suspendu à cause de la crise sanitaire et des recours judiciaires de la CGT, qui revendiquait le droit d’occuper les lieux.
Depuis, la nécessité d’un “tiers-lieu” a été reconsidérée. Face au coût de la remise en état de l’immeuble, la ville a préféré le retirer du domaine public et le proposer à des acteurs privés, qui pourraient y développer d’autres projets.
« Considérant que le coût de la remise en état de l’immeuble impacterait les finances de la commune, alors que sa location et/ou sa vente, totale ou partielle, permettraient à la Ville de ne pas supporter cette dépense, celle-ci a donc décidé de le déclasser », indique la Mairie de Montauban dans un communiqué.
Elle explique également que « l’idée est d’offrir à la population des commerces culturels et de loisirs en centre-ville ; des espaces de formation, de colloques et de rencontres, pouvant être complémentaires avec un espace de restauration. Nous devons donc faciliter l’émergence de projets adaptés aux besoins en centre-ville, favorisant la transition écologique et valorisant notre patrimoine. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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Commentaires
dubois henri le 10/12/2024 à 11:27
Je trouve lamentable cette décision du conseil municipal de Montauban, qui, une fois de plus, favorise la marchandisation de la culture et de la convivialité au lieu de favoriser la poursuite de la mission d'un tel lieu. Mme le Maire et son conseil municipal n'hésitent pas à reconduire des manifestations dispendieuses comme les Lanternes, des opérations immobilières sur lesquelles nous n'avons aucune visibilité, nous les citoyens lambda, pendant que nombre de personnes et de familles continuent à devoir dépendre des hébergements collectifs pour pouvoir avoir au moins un toit la nuit !