Château, serre, bateau pirate, maison… Ces bâtiments de Haute-Garonne, abandonnés depuis plusieurs années, comportent encore certaines traces de vie, pour le plus grand bonheur des fans d’urbex.
Certains bâtiments de Haute-Garonne sont laissés à l’abandon depuis plusieurs années. Que ce soit des châteaux, des maisons ou des constructions plus originales, ils font le bonheur des fans d’urbex. Une pratique qui consiste à explorer et photographier des lieux insolites délaissés. Voici une sélection de cinq de ces lieux dans le département.
Un bateau pirate égaré au milieu du Lauragais. L’idée peut paraître un peu folle, mais l’immense structure en bois, qui se situe sur la commune de Deyme, en Haute-Garonne, nous offre une véritable plongée dans le XVIe siècle.
Pourtant, cette réplique de navire espagnol a été construite dans les années 70. Elle a abrité durant plus de vingt ans un restaurant baptisé “l’île au Galion”, décoré sur le thème de la piraterie. Après sa fermeture, le site a été racheté par le restaurateur Gilbert Soubielle qui y a construit un nouvel établissement avec vue sur l’embarcation. Nommé le “Mas Y Mas”, il a fermé ses portes en 2011. Malgré plusieurs rachats, la carcasse du bateau et son bâtiment voisin sont depuis laissés à l’abandon.
Le navire, qui semble flotter sur le plan d’eau, porte encore quelques traces de son glorieux passé. Des banquettes, installées face à face, résistent difficilement au temps. Les murs, rouge vif, marquent une rupture assez significative avec le reste de la structure.
Sur le pont principal, l’escalier qui mène à la barre menace de tomber. Il a été bombardé de peintures bleues, roses, jaunes, vertes et violettes. En levant la tête, on aperçoit un long mât dénué de ses voiles. Mais des réverbères, fixés au sommet, montrent bel et bien que le galion était autrefois animé.
Ce château fait partie des nombreux bâtiments abandonnés à Toulouse. Situé au Nord de la ville, il a eu plusieurs propriétaires mais n’a pas été rénové depuis des décennies. Il est actuellement délabré. Une partie de la toiture s’est effondrée, le plancher est fragile et les volets menacent de tomber.
Cette bâtisse, véritablement appelée “château Novital”, appartenait autrefois à un chef militaire assyrien. Pendant la Première Guerre mondiale, l’histoire raconte que ce colonel aurait été contacté par les Alliés dès le déclenchement du génocide assyrien, en 1916, pour prendre la tête de l’aile gauche de l’armée des “Volontaires Assyriens” . Quelques années plus tard, il est condamné à l’exil par le gouvernement britannique et s’installe avec sa famille dans ce château toulousain pour y accueillir des réfugiés assyriens qui fuient le massacre. Le colonel y vivra jusqu’à sa mort, en 1932.
C’est une propriété privée, mais de nombreux fans d’urbex s’y aventurent. L’intérieur a été saccagé. Des pages de livres déchirés jonchent le sol. Les pièces cumulent quelques meubles anciens, notamment des armoires, des fauteuils, un landau, une machine à écrire, mais aussi des objets bien plus modernes, comme une machine à laver et une vieille télévision.
Malgré tout, les moulures dorées sur les murs et les plafonds sont splendides. Comme les cheminées en marbre. Le petit plus : les fenêtres cassées, avec des rideaux blancs déchirés qui flottent au vent. Effet “maison hantée” garantit.
Il n’existe que peu d’éléments pour retracer l’histoire de cette serre située à l’Ouest de Toulouse. Elle est souvent assimilée à une orangerie, comme celle que l’on retrouve à Saint-Geneviève-des-bois, dans l’Essonne. Mais dans une version plus délabrée.
Dans la communauté urbex, cette structure en verre est surnommée “la serre Michel Lambin”. Ce dernier est un tueur en série cannois, soupçonné d’avoir tué neuf personnes entre 1983 et 2002. À son procès, son ex-compagne l’a accusé de cannibalisme.
Un nom bien sombre attribué à une serre si lumineuse. La pratique est répandue : de nombreux noms d’assassins sont ainsi donnés à des lieux abandonnés. Mais l’intérieur de la serre est paisible. Une cheminée trône au centre de la grande pièce et les surfaces vitrées offrent un spectacle unique. Elles nous donnent l’impression d’être à l’extérieur, tout en restant confinés. Et sur certaines façades, la nature reprend ses droits. Il est également possible d’apercevoir, derrière le dôme, un magnifique arbre au tronc tordu qui se fait remarquer au milieu des pins. La serre fait partie d’une propriété privée, visiblement gardée par un chien.
Cette maison abandonnée, située à Toulouse, est appelée ainsi à cause du grand nombre de paniers en osier présents dans les différentes pièces. Tout comme la serre Michel Lambin, aucune indication n’est donnée sur son histoire, ni sur ses anciens propriétaires. Mais une chose est sûre : cette demeure n’est plus habitée depuis longtemps. Les carreaux des fenêtres sont brisés, la végétation envahit tout le jardin et la poussière recouvre les meubles.
L’intérieur de la maison semble être figé dans le temps. Il est difficile d’attribuer un rôle aux pièces. Dans l’une d’entre elles, il y a une vieille mobylette et une cheminée, dans une autre, seulement une bassine. Une des salles du rez-de-chaussée est remplie de paniers en osier. Plus surprenant encore, un des paniers a été fabriqué dans une carapace de tatou. Les murs ne sont pas tagués, mais la peinture s’est effritée avec les années.
L’étage comporte deux chambres. Une est équipée d’un lit avec une armature en fer, d’une table de chevet en bois, d’un portemanteau et d’un bureau ou est exposée une malle. L’autre ne dispose que d’un lit, d’une chaise et d’un portemanteau. Dans les deux, une bouteille de liqueur est posée juste à côté du couchage.
Ce complexe hôtelier, situé à proximité de la gare de Boussens, dans le Comminges, est laissé à l’abandon depuis une dizaine d’années. Il a été pillé et saccagé. Les vitres sont brisées, les meubles ont disparu, les murs sont tagués et la végétation commence à envahir les lieux. La pièce qui servait autrefois d’amphithéâtre a été incendiée, il ne reste plus que les carcasses des chaises et une partie de la toiture s’est effondrée. Au rez-de-chaussée, les matelas des chambres ont été empilés par les squatteurs. La piscine est encore pleine, mais d’une eau devenue trouble à cause des algues.
Le bâtiment a été construit dans les années 90 par l’ancienne société d’extraction pétrolière Elf Aquitaine. Vendu, il a ensuite été reconverti en hôtel-restaurant, accueillant des congrès et des séminaires. Il a été placé en liquidation judiciaire en 2011 à cause de la raréfaction de la clientèle. Et n’a plus eu de propriétaire.
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