Michel Piron et sa femme, fondateurs du site Internet pornographique “Jacquie et Michel”, qui a vu le jour du côté de Tarbes, viennent d’être placés en garde à vue, avec trois autres personnes dans le cadre d’une enquête pour viols et proxénétisme.
“On dit merci qui?” Un slogan devenu incontournable dans le milieu de la pornographie. C’est celui de l’entreprise, très lucrative, “Jacquie et Michel”, fondée à Odos, à côté de Tarbes. Celle-ci est composée d’une vingtaine d’entités, dont le site Internet qui diffuse des vidéos pornographiques amateur. Mais depuis ce mardi 14 juin, ses créateurs, Michel Piron et sa femme, alias “Jacquie et Michel”, ainsi que trois autres personnes, ont été placés en garde à vue à Paris, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour viols et proxénétisme en juillet 2020.
Cette enquête fait suite au signalement d’Osez le féminisme, les Effronté-es et le Mouvement du Nid, effectué il y a deux ans. Celui-ci fait suite « à l’enquête du journaliste Robin d’Angelo, qu’il relate dans “Judy, Lola, Sofia et moi”, et dans la vidéo-enquête sur Konbini de février 2020 », rappelle Osez le féminisme. Les associations ont apporté des témoignages d’actrices ayant subi « des pratiques sexuelles hors-normes et douloureuses ».
Le principal intéressé, Michel Piron, plaide l’ignorance : « Il s’est toujours dit du côté des victimes si des actrices ont subi des actes de violences sexuelles qu’il ignorait parfaitement », précise son avocat, Me Cellupica. Il fait également valoir « le groupe “Jacquie et Michel” n’a jamais produit ou réalisé de film et n’est que diffuseur de films réalisés par des producteurs indépendants ».
Pour Osez le féminisme, « la défense de Piron qui consiste à dire qu’il n’était pas au courant des violences commises sur les tournages est intenable alors que ce sont les diffuseurs qui commandent ces contenus violents et dégradants aux producteurs. Le “porno amateur” est un vaste mensonge. Seul existe un système de proxénétisme organisé ». Ce sera à la justice de trancher.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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