Dans le cadre de la 2e édition du budget participatif “Mes idées pour mon quartier”, huit projets vont être réalisés dans les secteurs de Saint-Aubin et des Chalets à Toulouse. Et la part belle est faite aux aménagements pour les cyclistes.
Création d’une piste cyclable, végétalisation d’une rue, mise en place d’un site de compostage… Des nouveautés font faire leur apparition dans les deux ans à venir au sein du quartier 3 de Toulouse qui comprend Les Chalets, Bayard, Belfort, Saint Aubin et Dupuy. Et ce, grâce à “Mes idées pour mon quartier”, un budget participatif lancé par la Mairie, qui vise à mettre en place des propositions citoyennes. Sa 2e édition, qui a recueilli 1 350 idées déposées par des habitants de la Ville rose, vient d’être clôturée et les projets lauréats dévoilés.
En tout, 114 projets ont été sélectionnés après avoir été soumis au vote des Toulousains. Un budget de 8 millions d’euros sera consacré pour leur réalisation, dont 603 240€ pour le quartier 3. Une enveloppe qui financera huit propositions portant sur diverses thématiques. Dans le détail, cinq concernent la rubrique “écomobilité et transports”, une “nature en ville et biodiversité”, une “cadre de vie”, et une “consommation responsable et économie circulaire”.
Un projet propose la création d’une piste cyclable en contre-sens rue de Bertrand de Born. Un aménagement, d’un montant de 60 000€, qui « peut être envisagé » du Canal du Midi à la place Belfort, selon la Mairie de Toulouse qui précise toutefois que cela conduirait à la modification de l’emprise terrasse d’un établissement et à la suppression « d’environ 34 places de stationnement, deux places de livraison, une place pour personne à mobilité réduite et du stationnement vélos ». Mais le porteur de ce projet estime que la « présence de cinq parkings privés et trois publics répond aux besoins des riverains ».
Dans le même esprit, un habitant du quartier souhaite un « apaisement du boulevard Riquet ». En clair, la création d’une voie de bus dédiée et d’une piste cyclable « séparée des piétons qui marcheront plus tranquillement en bord de Canal », depuis la caserne Lougnon jusqu’aux allées Jean-Jaurès. Mais la Municipalité indique « qu’il ne peut être réalisé un aménagement sur la totalité du linéaire » suggéré « au regard des délais et budget associés » dans le cadre de cet appel à idées. Toutefois, elle déclare que « dans l’attente de la mise en œuvre du projet Grand Parc Canal », « des interventions ponctuelles peuvent être envisagées, aux endroits les plus sensibles qui auront été définis au préalable ». La Ville, sans donner davantage de précisions, ajoute que « l’aménagement d’une piste cyclable monodirectionnelle pourra également être étudié » entre le Pont Constantine et le Pont Riquet. 250 000€ seront mobilisés pour cela.
Toujours à destination des cyclistes, le croisement du boulevard d’Arcole avec la rue de la Concorde va être réaménagé. D’après le porteur du projet, celui-ci n’est pour l’instant pas sécuritaire « pour les vélos qui descendent la rue de la Concorde et rejoignent Jeanne d’Arc par le boulevard ». « Il faut passer par le passage piéton ou traverser une ligne blanche et, en plus de cela, se mettre à contre sens cyclable sur la Concorde en se déportant sur la partie gauche pour ne pas gêner les voitures qui s’insèrent sur la contre-allée ou les bus », déplore-t-il avant de soumettre l’idée de réaménager les feux de circulation et de créer un croisement vélo. La Mairie propose plutôt « un aménagement du carrefour avec marquage au sol intégrant un espace dédié aux cyclistes », la mise en place de « feux tricolores pour les vélos aux différentes intersections » et d’un « sas vélos pour les cyclistes se rendant de la place Jeanne d’Arc à la rue de la Concorde via la contre-allée ». Le tout pour un montant de 35 000€.
Enfin, 3 240€ vont être débloqués pour installer des accroches vélos dans le quartier des Chalets. « De plus en plus de vélos sont stationnés dans la rue de façon très anarchique. Le développement de l’usage du vélo ne fait qu’amplifier le phénomène », constate l’habitant qui a proposé cette idée. Il recommandait ainsi la création de parkings à vélo, mais la Ville préfère « des implantations de mobilier urbain de type accroche vélos ». Celles-ci « peuvent être réalisées sur des emplacements de stationnement voiture d’une seule place », informe-t-elle. Ces accroches vélos pourraient voir le jour dans la rue de la Balance ou celle des Chalets. La Municipalité souligne que « neuf places de stationnement véhicule seraient alors supprimées sur ces deux rues ».
Les piétons n’ont pas été oubliés dans l’appel à idées. En effet, « pour leur sécurité », un habitant a soumis le projet de marquer les passages piétons et de ralentir la circulation dans les rues Gabriel Péri et d’Aubuisson. « Il faudrait mettre en place des montées type dos d’âne, mais en pente plus “douce” sur toute la longueur du passage », suggère-t-il. La Mairie est d’accord avec cette idée et propose une enveloppe de 40 000€ pour l’installation de ralentisseurs de type dos d’âne/coussins berlinois sur les deux rues « à l’approche des passages piétons et des intersections, afin de réduire la vitesse des véhicules ». Elle signale néanmoins que « des comptages routiers préalables devront être réalisés afin de confirmer cette problématique ».
« La rue Raymond IV est large de 14 mètres et est aujourd’hui dépourvue de toute végétalisation ». Voilà le constat fait par un habitant du quartier qui a donc décidé de soumettre l’idée de « remplacer des places de stationnement par des fosses de plantation pour accueillir des arbres à grand développement sur toute la longueur de la rue, afin de créer une véritable canopée ». La Ville déclare que seule la plantation de 14 ou 15 arbres est possible sur les places de stationnement côté impair « sous réserve de l’avis de l’architecte des bâtiments de France ». Ce qui reviendrait à la suppression d’environ 15 places de stationnement. En revanche, « côté pair, la présence de nombreux réseaux ne permet pas la création de fosses pour accueillir des arbres », révèle la Municipalité qui mobiliserait 200 000€ pour la réalisation de ce projet.
Un autre Toulousain souhaiterait la mise en place d’un site de compostage sur les ramblas Jean Jaurès pour un budget de 7 000€. « La Mairie pourrait utiliser ce compost comme engrais pour toutes les plantes environnantes… Mais également collecter le “brun” (les feuilles mortes, branches broyées, copeaux de bois et sciure, écorce, paille, riches en lignine et en cellulose qui apportent la matière carbonée, NDLR) de la végétation de ces ramblas pour le compostage », recommande-t-il. La Municipalité, justement, juge « qu’une telle implantation dans ce secteur peut être étudiée ». Mais elle prévient que « les conditions de faisabilité technique ne semblent pas optimales (sol dur, accessibilité complexe…) » et que « comme pour tout site de compostage collectif, un nombre suffisant de personnes s’engageant à en assurer la gestion sera nécessaire ».
Le dernier projet lauréat, doté d’une enveloppe de 8 000€, porte sur l’installation d’uritrottoirs, des urinoirs écologiques, dans le quartier Belfort/Bayard. L’objectif : « Eviter les odeurs persistantes pour rendre nos rues plus agréables », indique le porteur de l’idée. La Ville ne s’y oppose pas, mais révèle « que l’implantation d’un uritrottoir est soumise à diverses contraintes » et que « la notion d’acceptabilité par les riverains est également à prendre en compte ». Elle suggère toutefois la mise en place d’un tel équipement aux angles des rues Guillemin Tarayre et Agathoise et des rues Laffite/Bertrand de Born.
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