Débitumisation et végétalisation sont au programme de la transformation du parvis Brienne à Toulouse, première réalisation du “Grand Parc Canal”. Ce vaste projet prévoit notamment la création d’un véritable poumon vert autour des trois canaux de la Ville rose.
Il va entièrement se transformer. Le parvis Brienne, situé entre la Toulouse School of Economics (TSE) et l’église Saint-Pierre-des-Cuisines, fait actuellement la part belle aux voitures. Très bitumé, le lieu est surtout un parking. Mais cela va changer. Il va en effet devenir un véritable parvis piéton. Des esquisses, qui seront soumises à concertation en 2023, le montrent ainsi débarrassé de ses places de stationnement, remplacées par de la végétation et des espaces pour les piétons et cyclistes.
« Nous voulons aller vers un lieu apaisé et une circulation réorganisée », indique la paysagiste Jacqueline Osty, chargée du projet. En plus des piétons, les monuments historiques en ressortent gagnants. L’église et l’écluse Saint-Pierre seront effectivement mises en lumière. Cette dernière profitera d’ailleurs d’une restauration. Pour permettre la métamorphose du parvis, la Métropole va investir 9,4 millions d’euros. Les travaux devraient démarrer en 2024 et l’aménagement sera ouvert au public en juillet 2025.
Cette métamorphose du parvis Brienne s’inscrit dans le cadre d’un projet porté par Toulouse Métropole. Elle est en effet la première réalisation du “Grand Parc Canal“. Ce projet vise à « réenchanter les canaux », c’est-à-dire le canal du Midi, le canal de Brienne et le canal latéral de la Garonne. Au programme : « développer un nouvel art de vivre » en changeant les usages, « révéler les trésors des canaux » comme les cales de Radoub, « développer le potentiel économique et touristique des canaux » et « densifier la place de la nature ».
Le “Grand Parc Canal”, comme son nom l’indique, prévoit effectivement la création d’un véritable poumon vert autour du canal du Midi, du canal de Brienne et du canal latéral de la Garonne. Celui-ci s’étendra sur plus de 30 km. « Nous avons l’ambition de créer une promenade qui traverse différentes communes », souligne Jacqueline Osty. En effet, mis à part Toulouse, les villes de Fenouillet, Lespinasse et Saint-Jory profiteront aussi de ce projet.
Pour le moment, il est toutefois difficile d’imaginer un tel poumon vert. Les berges des canaux à Toulouse sont effectivement encadrées par des routes où circulent de nombreux automobilistes. « 40 000 voitures passent chaque jour au port de l’Embouchure », relève François Chollet, vice-président de Toulouse Métropole chargé de l’écologie, du développement durable et de la transition énergétique. La collectivité compte ainsi réduire « de 50% la place de la voiture le long des berges à l’horizon 2030 ».
En clair, la circulation automobile serait ramenée à une seule voie sur chaque berge du canal du Midi et du canal de Brienne. Cette surface récupérée profitera donc à la végétation, mais pas seulement. Les mobilités douces et transports collectifs en bénéficieront également. « Nous allons rééquilibrer l’espace public pour permettre aux différents modes de déplacement de cohabiter On a tendance à penser à la voiture d’abord et les piétons après, là ce sera l’inverse », assure la paysagiste.
Le “Grand Parc Canal” représente donc un vaste projet. Sa mise en œuvre devrait prendre plusieurs années. Mais la Métropole de Toulouse veut « donner à vivre rapidement le “Grand Parc Canal” ». Elle a donc décidé de lancer huit projets d’urbanisme tactique et transitoire, en parallèle de la métamorphose du parvis Brienne. Ainsi, des arbres seront plantés au port de l’Embouchure, le parking installé sur la rive droite du port Saint-Sauveur sera supprimé et du mobilier sportif sera installé sur les trémies des Minimes.
Au lac du Bocage à Fenouillet, à l’écluse de Lespinasse et au lieu-dit la Pignole à Saint-Jory des aménagements vont également voir le jour. Il y aura notamment des espaces d’animation et de rencontre ou ludiques et artistiques. « Nous allons créer d’autres usages dans les trois communes, en attendant de les changer de manière pérenne. Cela va nous permettre de tester comment ça se passe », précise Jacqueline Osty. Ces différents aménagements, d’un montant de deux millions d’euros, seront livrés progressivement entre fin 2024 et début 2025.
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