Les gaz à effet de serre sont les principaux responsables du changement climatique ; en Occitanie, certains secteurs en émettent plus que d’autres et les conséquences sont visibles à l’échelle régionale. Qui génère ces gaz ? Et quels sont les premiers stigmates du dérèglement climatique dans nos départements ? L’Insee apporte des réponses.
Combustion d’énergies fossiles, élevage intensif, déforestation, production de gaz réfrigérants… Les facteurs aggravant l’effet de serre sont nombreux. Pour les limiter, la France s’est engagée dans une politique de lutte contre le dérèglement climatique. A ce titre, la loi Climat et résilience d’août 2021 fixe des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) de 40% (par rapport à 1990) d’ici 2030. Cette ambition se décline à l’échelle régionale ; ainsi, en Occitanie, la baisse des émissions de GES doit atteindre les 16 mégatonnes équivalent CO² à l’horizon 2030, dont 30% dans le transport, ce secteur étant le plus polluant.
Selon l’Insee, qui vient de publier le tableau de bord du développement durable en Occitanie, le transport routier est le principal contributeur aux émissions de gaz à effet de serre (occasionnés par l’activité humaine) de la région en 2021, générant 11 372 kilotonnes équivalent CO², devant l’agriculture qui en émet 8 251. Ces deux secteurs produisent à eux seuls près de 70% de ces GES. Le résidentiel engendrant 3 610 kilotonnes équivalent CO², l’industrie 3 424 et le tertiaire 1 902.
Depuis 2013, l’Observatoire régional Climat Énergie en Occitanie (Orcéo) fait état d’une baisse « sensible » des émissions de GES dans tous les secteurs, principalement dans le tertiaire et le résidentiel, dont les productions de gaz à effet de serre ont diminué d’environ 20% en huit ans. Mais le transport routier, l’industrie et l’agriculture contrarient ces efforts. Si les émissions du premier ont chuté en 2020, pandémie du Covid-19 oblige, elles ont eu tôt fait de remonter pour, au final, ne décroître que de près de 5%. Les deux derniers secteurs parviennent, eux, à atteindre tout juste une réduction d’environ 8%.
A l’échelle départementale, c’est en Lozère et dans l’Aveyron que l’agriculture émet le plus de GES (12 tonnes équivalent CO² par habitant dans chacun des deux départements). « Les départements les moins peuplés ont des émissions en équivalent CO2 par habitant très élevées en raison de leur faible population et de l’importance du secteur agricole sur leur territoire », commente l’Insee. Quant à l’Aude et le Tarn-et-Garonne, ils sont les plus touchés par les rejets du transport routier (5 tonnes équivalent CO² par habitant).
Ces gaz à effet de serre contribuent largement au dérèglement climatique, comme l’affirme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) : « Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres. » En Occitanie, les symptômes de ces changements s’accumulent. « Le réchauffement moyen en Occitanie est estimé à environ 1,8°C entre les périodes 1901-1920 et 2001-2020 », observe l’Insee. Un phénomène dont les habitants de la région peuvent être témoins. Les périodes de fortes chaleurs sont de plus en plus fréquentes, quand les grands froids le sont de moins en moins. De même, les précipitations sont moins importantes d’année en année, surtout dans les départements bordant la Méditerranée. Et quand il pleut, les épisodes peuvent être violents, comme le souligne l’Institut national de statistiques. Les Pyrénées-Orientales subissent d’ailleurs, depuis deux ans, « une sécheresse record en raison d’un déficit pluviométrique chronique aggravé par des températures élevées favorisant l’évaporation ».
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