Hector & Virgile, du cuir à la création

Pierre Delesse, artisan d’art et créateur à l’origine de la marque Hector & Virgile, se réinvente. Ce passionné du cuir souhaite laisser libre cours à son imagination, sans pour autant abandonner ses produits iconiques et notamment ses bracelets.

Il est fait d’une large bande de cuir coloré, d’un anneau argenté et d’une sangle pour le refermer. Il est le symbole de la marque, son produit phare. Ce bracelet est une invitation « à plonger dans le monde Hector & Virgile où se côtoient mode et artisanat d’art ». Cet accessoire est entièrement conçu par Pierre Delesse, à l’origine de cette marque du sud-ouest où tout est made in France et entièrement réalisé à la main. « Ce bracelet m’a fait travailler pendant plus de dix ans, c’était un produit intemporel. »

D’abord, il a fallu l’imaginer. « Les inspirations me viennent du quotidien. J’ai pris le train il y a deux jours, je regardais les paysages et une idée m’est venue. Il y a aussi les rencontres. Quand je pense à quelqu’un en particulier qui sort un peu du lot, j’imagine quel bracelet je pourrais créer pour cette personne…» Mais designer un bijou, c’est aussi prendre en compte les aspects techniques. « Quel type de cuir travailler ? Tous ceux que nous utilisons proviennent de tanneries locales, Mazamet, Espelette ou Millau. »

« Les inspirations me viennent du quotidien »

Et puis il y a d’autres paramètres. « Je m’assure que la création ne soit pas facile à imiter. Je regarde aussi le rapport qualité-prix et la clientèle ciblée » Tant de données qui représentent désormais des contraintes pour Pierre Delesse. Aujourd’hui, cet artisan d’art en quête de renouveau veut donner libre cours à sa formation initiale, la création, sans pour autant abandonner ses séries signature. « Créer du beau et de l’original » « La marque existe depuis 2014, c’est la continuité de ce que je faisais déjà. » En effet, Pierre Delesse était artisan et travaillait sous son propre nom jusqu’à la création de sa marque Hector & Virgile. « Je suis autodidacte. J’ai suivi une école d’art décoratif à Strasbourg, ensuite j’ai bifurqué vers la mode à Nice, une école que je n’ai pas terminée. Mais cela m’a permis de rentrer dans cet univers et je n’en suis jamais sorti. » Il s’est donc penché sur la création d’accessoires : bracelet, ceinture, collier, petite maroquinerie. Mais désormais, la marque opère donc « un virage à 90 degrés » . « J’aime la clientèle que j’ai toujours eue, mais je voudrais maintenant en toucher une autre grâce à la technique que j’ai acquise durant ces trentecinq dernières années. Je veux créer du beau et de l’original, faire ce qui me plaît. » Une renaissance. « 2021 sera véritablement l’année de l’éclosion de la marque avec beaucoup de belles surprises. »

Aurélie Rodrigo