Que vive la flamme… de l’Armagnac ! Gasconne et fière de l’être, la plus ancienne eau-de-vie française incarne le terroir et l’art de vivre du Sud-Ouest. Au coeur de l’hiver, instants chaleureux au pied de l’alambic.
En Gascogne, hiver rime avec retour de flamme. Celle de l’alambic et d’une atmosphère unique dans les chais de terre et de pierre, au rythme de la distillation en “simple chauffe” qui transforme le jus fermenté de Folle Blanche, Ugni Blanc ou Baco en alcool incolore mais prometteur qui deviendra, sous l’effet conjugué du bois et des anges, le nectar Armagnac.
La plus vieille eau-de-vie française s’honore de 700 ans d’histoire et d’être née du croisement de trois cultures : Romains qui plantèrent la vigne, Arabes qui apportèrent l’alambic et Celtes qui introduirent le fût. Parfois parée de vertus thérapeutiques (french paradox oblige, et en vertu du “Livre très utile pour conserver la santé et rester en bonne forme” publié en 1310 par maître Vital Dufour, prieur d’Eauze, aujourd’hui capitale de l’Armagnac) “l’Aygue ardente” gasconne incarne surtout un art de vivre inimitable. Comme ces repas au pied de l’alambic faits de garbures et de croustades, et ponctués de chants en patois. Héritage, tradition, convivialité.
À l’image de la flamme, transportée de novembre à mars de villages en domaines, et du fameux “brûlot”, doucereuse expérience de fin de soirée… D’Ouest en Est, le triptyque Bas-Armagnac (d’Eauze à l’Adour en passant par Cazaubon), Ténarèze (de Condom à Vic-Fezensac) et Haut-Armagnac (autour de Lectoure, Auch et vers Marciac) offre un condensé de Gascogne et un peu de ce luxe rural et authentique devenu si rare.
Comme une balade, par un frais matin d’hiver, dans les vignobles qui redessinent de leurs ceps alignés les vallons gascons, entre Pyrénées, Garonne et Océan.
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