On peut certes choisir entre phénix et phœnix sans commettre d’erreur. Mais l’oiseau légendaire qui renaît de ses cendres ne s’écrit certainement pas avec un “F”, comme le fait pourtant le club de handball de Toulouse, le Fénix. Attentif aux moindres coquilles, le JT a cherché à comprendre l’origine de cette orthographe approximative.
Un samedi après-midi, au gymnase des Argoulets. L’équipe des moins de 13 ans du Fenix handball vient de remporter son match et se régale d’un goûter bien mérité. Mais ils ont beau arborer chaque week-end un écusson avec l’oiseau légendaire, aucun joueur ne s’était jamais interrogé sur l’origine du nom du club.
« C’est parce qu’un phénix, ça crache du feu, non ? C’est classe comme nom d’équipe. Ça fait peur aux adversaires », lâche Max. « N’importe quoi. Le phénix, il est immortel parce qu’il peut renaître tout le temps », rétorque sèchement son camarade Akira.
Pas besoin de se fâcher, les deux ont plus ou moins raison. Il est bien question de flammes autour du phénix, mais ce sont celles dans lesquelles il se consume avant de revenir à la vie.
En tout cas, la symbolique de la renaissance était bien évidemment dans la tête du président de l’époque, Patrick Salles, au moment du changement d’appellation en 2011.
Si le Toulouse Handball, comme il s’intitulait simplement jusqu’alors, n’était pas vraiment en cendres, le but de cette nouvelle identité était d’impulser une dynamique professionnelle à la structure. « De même que le club se nourrit de son passé et souhaite forger sa propre histoire, le phénix fait preuve d’une grande longévité et il est considéré comme celui qui est venu à l’existence par lui même », communiquait alors l’équipe dirigeante.
Logo, maillots, site Internet, mascotte sont aussi revisités. Une révolution qui est également le fruit d’une interrogation sur la place du handball à Toulouse : comment exister dans l’ombre du foot et du rugby ? Fondé en 1964 grâce aux établissements aéronautiques toulousains, le club s’est successivement appelé Stade Toulousain, Sporting Toulouse 31 ou Toulouse Union Handball avant de faire partie de l’aventure Spacer’s, qui regroupait tous les sports de salle de la ville. En 2006, une société anonyme est créée pour suivre la professionnalisation du handball. D’où la nécessité grandissante de trouver des partenaires et de s’insérer dans le tissu économique local. C’est à cette logique que répond l’écriture spécifique du nom actuel.
Phénix avec un “f” ? Pas vraiment un souci pour la plupart des “moins de 13”. Une fois averti de la subtilité orthographique, Ellis avance l’hypothèse d’une référence aux noms biscornus des Pokémons. En réalité, phénix se disant Fénis en occitan, il s’agissait d’octroyer une consonance régionale au terme pour ancrer le club dans la ville et augmenter sa notoriété. De plus, « dans le système antique basé sur les couleurs pour désigner des points cardinaux, le phénix représente le Sud », écrivait Patrick Salles. Bref, un nom pour donner du sens et trouver la bonne direction.
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