Depuis son élection, fin août, à la tête de l’université Toulouse III Paul-Sabatier, les trois facultés toulousaines sont présidées par des femmes. Une première qui n’occulte en rien les mérites de Régine André-Obrecht, entièrement dévouée à son établissement depuis plus de 20 ans.
Universitaire de 64 ans, Régine André-Obrecht a consacré sa carrière à l’analyse et à la modélisation statistique du signal de la parole, permettant par exemple le développement des systèmes de reconnaissance vocale de nos smartphones. « Dans les années 1980, personne n’y croyait », se souvient-elle. « Matheuse et probabiliste », elle se lance pourtant dans ce défi avec enthousiasme.
Chargée de recherche CNRS dès 1992 à l’Institut de recherches en informatique de Toulouse (Irit), laboratoire de l’université Paul-Sabatier, elle a endossé la double mission d’enseignante-chercheuse sept ans plus tard. « Je trouvais qu’il n’était pas normal de travailler dans un laboratoire, au sein d’une université, sans participer à la vie de celle-ci. » Dès lors, Régine André-Obrecht a tout mené de front, assurant des cours dans tous les niveaux de licence et de master d’un côté, prenant la tête du conseil scientifique de l’Irit de l’autre.
« Une présidence est portée par des compétences, peu importe qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme », affirme la nouvelle présidente d’université. Un combat de longue date contre les stéréotypes. « Étudiante, j’ai été confrontée à un professeur qui soutenait que les femmes étaient toujours les dernières dans sa matière. J’ai fini l’année première. Si mon élection permet à certaines de briser leur plafond de verre, tant mieux ! »
Son mandat sera placé sous le signe du dialogue. « Je discute beaucoup car il est essentiel pour moi que tout le monde adhère. La majorité ne me suffit pas. » Une gageure à une époque où tout doit aller vite. « J’ai conscience que c’est une qualité autant qu’un défaut, mais j’aimerais restaurer ainsi la confiance et la fierté d’appartenir à cette université. »
En dehors du campus, Régine André-Obrecht reste guidée par le besoin d’être utile à la communauté. Elle aime ainsi, quand elle le peut, consacrer du temps à la vie de sa commune, au Sud de Toulouse. « Dans un village, tout le monde peut apporter quelque chose, on n’est pas anonyme. Cela me plaît beaucoup. »
Axelle Szczygiel
La rédaction
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