PREVENTION. #metoo #balancetonporc, les agressions sexuelles font la Une des rรฉseaux sociaux et des journaux. Il y a celles commises au travail, dans les transports en commun, dans la rue… Et puis, toutes celles qui se dรฉroulent dans le secret dโune maison, dans lโintimitรฉ du couple. Lโagression y prend aussi dโautres formes. Des intimidations, des menaces, des coups, parfois jusquโร la mort. Parfois, ou plutรดt souvent puisquโen France, tous les 3 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint. Comment ne pas en arriver lร ? ร lโoccasion de la Journรฉe internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le JT est allรฉ poser la question aux acteurs de terrain, mais aussi aux victimesย et aux auteurs de violences.
Il y a les coups et les viols mais aussi les ยซ tu nโes bonne ร rien ยป, ยซ si tu mโaimes ne va pas ร ton rendez-vous, reste ร la maison ยป, le contrรดle du tรฉlรฉphone portable ou encore la confiscation de la carte bleue. ยซ Les violences conjugales prennent des formes multiples ยป, confirme Marie-Josรฉe Pรฉdoya, directrice du Centre dโinformation sur les droits des femmes et des familles de Haute-Garonne. Selon lโObservatoire rรฉgional de la santรฉ de Midi-Pyrรฉnรฉes, ce terme englobe ยซ toutes les formes de violence qui peuvent รชtre perpรฉtrรฉes contre les femmes par leur partenaire actuel ou ex-partenaireยป. Fรฉminicide compris.
En 2014, 1 700 signalements de ce type de violence ont รฉtรฉ enregistrรฉs par la police et la gendarmerie en Haute-Garonne. Soit cinq par jour. Nรฉanmoins, Marie-Josรฉe Pรฉdoya avertitย : ยซ Les chiffres sont toujours en deรงร de la rรฉalitรฉ. Nous nโavons pas de vision globale de la situation, beaucoup de cas ne sont pas identifiรฉs. ยป
Si le phรฉnomรจne des rรฉseaux sociaux, avec les hashtags #metoo et #balancetonporc, a placรฉ le sujet sur le devant de la scรจne publique, toutes les femmes nโosent pas briser le silence. Difficile de savoir ce quโil se passe au sein des foyers lorsque les victimes ne parlent pas. Et leurs raisons de ne pas le faire sont nombreuses.
Certaines ont, par exemple, du mal ร sortir de chez elle car elles sont sous la surveillance permanente de leur conjoint. ยซ Il est arrivรฉ que des femmes viennent nous rencontrer en disant : “Jโai 30 minutes, aprรจs il faut que je sois chez moi”ยป, se souvient Marie-Josรฉe Pรฉdoya. Dโautres sont culpabilisรฉes par leur famille notamment lorsque les violences ne se voient pas, en cas de harcรจlement moral. ยซ Est-ce quโil faut attendre dโavoir reรงu des coups pour faire quelque chose?ยป questionne-t-elle.
Les embรปches ne sโarrรชtent pas non plus une fois la victime dรฉcidรฉe ร faire des dรฉmarches. Selon les cas, il faut encore ยซ aller consulter la mรฉdecine lรฉgale, dรฉposer plainte, ouvrir une procรฉdure judiciaire, chercher un avocat, รชtre confrontรฉe avec son agresseur, trouver un hรฉbergement, veiller ร la sรฉcuritรฉ de ses enfants…ยป
Cโest pour toutes ces raisons que Marie-Josรฉe Pรฉdoya incite ร ne pas rester seule etย ร faire appel aux associations et groupes de parole : ยซ Le Conseil local de sรฉcuritรฉ et de prรฉvention de la dรฉlinquance et la prรฉfecture ont fait des efforts et la prise en charge sโamรฉliore ยป, prรฉcise-t-elle. Mais lโaccompagnement des victimes ne suffit pasย : ยซ Si l’on veut rรฉellement รฉradiquer les violences, il faut prendre le problรจme ร la base et sensibiliser sur les questions dโรฉgalitรฉ femmes-hommes.ยป
Source : Ministรจre de lโintรฉrieur, Parquet de Toulouse, ORSMIP et Gendarmerie
Dossier ”ย Faire corps contre les violences conjugales ” :
Commentaires