Gravement mis en difficulté par la perte d’un contrat majeur avec Orange, la coopérative tarnaise Scopelec annonce un plan social qui pourrait concerner 800 emplois.
La société tarnaise Scopelec jouer la carte du chantage à l’emploi contre l’État et l’opérateur de téléphonie Orange. Grandement mise à mal par la perte de contrats de sous-traitance majeurs avec Orange, cette coopérative spécialisée dans l’installation et la maintenance de réseaux de télécommunications a officiellement déclaré, ce mercredi 20 avril, préparer un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui pourrait toucher 800 personnes.
Un plan de licenciement massif auquel la société se dit contrainte faute « d’aides suffisantes d’Orange et de soutien de l’État » et qui aboutirait, selon sa direction, « à l’une des plus grandes destructions et précarisations d’emplois de ces dernières années en France ». Déjà placée en procédure de sauvegarde, la direction de Scopelec espère, avec cette annonce, remobiliser le gouvernement sur son cas et arracher un accord avec Orange dans les prochains jours. De leur côté, les salariés de Scopelec ainsi que d’autres sous-traitants impactés par la perte de ces contrats ont manifesté ce jeudi à Paris, place de la Bastille, pour tenter d’arracher à des « conditions de départ dignes de ce nom ».
Scopelec-Orange, le bras de fer se durcit https://t.co/anboRPrJjM via @humanite_fr #soustraitance
— Ugict – les Ingés Cadres Techs CGT (@CGTCadresTechs) April 21, 2022
Si la perspective d’un tel plan de sauvegarde de l’emploi était envisagée depuis plusieurs semaines, la récente décision du tribunal de commerce de Paris de rejeter la demande en référé de la coopérative pourrait précipiter sa mise en œuvre. En effet, Scopelec avait engagé une procédure en urgence afin que la justice lui accorde, au vu de sa situation, le prolongement des contrats de sous-traitance la liant à Orange. « Cette décision, qui ne juge pas l’affaire sur le fond, aggrave une situation économique et sociale déjà urgente », déplore la direction de la coopérative qui va néanmoins faire appel de la décision du tribunal et assigner Orange sur le fond.
Contrainte par la situation de mettre en œuvre un PSE qui pourrait aboutir à la suppression de près de 800 emplois, la société Scopelec dénonce une démission de l’État. « La direction de Scopelec condamne fermement l’absence de médiation efficace de l’État, et particulièrement du ministère de l’Industrie, assumant ostensiblement une prise de position partiale pour la défense des intérêts d’Orange. C’est parfaitement injustifiable au regard du soutien apporté à d’autres acteurs dans ce type de situation », rappelle la société.
De même, les dirigeants de la coopérative regrettent des « propositions tardives » et « très insuffisantes » émanant d’Orange. L’opérateur téléphonique aurait notamment offert, selon nos confrères du Monde, de garantir à Scopelec un surplus d’activité correspondant à 43 millions d’euros de chiffre d’affaires en plus des contrats déjà maintenus.
Un coup de pouce insuffisant, selon la coopérative, pour garantir des emplois pérennes et un avenir viable à la société.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires