Les opposants à la centrale d’enrobage de Terre-de-Bancalié contestent les résultats de la surveillance sanitaire. Ils estiment que celle-ci n’est pas conforme sur plusieurs points.
Les opposants à la centrale d’enrobage de Terre-de-Bancalié ne sont pas d’accord avec les résultats de la campagne de surveillance. Pour rappel, une série de mesures ont été réalisées à proximité de celle-ci afin de déterminer si son activité générait des risques sanitaires. Lors de cette campagne, menée du 11 juillet au 7 août par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), six substances chimiques « qui peuvent avoir un impact sanitaire ou olfactif » ont été mesurées à huit emplacements grâce à un dispositif d’absorption de l’air ambiant.
Et les résultats ont conclu en « l’absence d’impact sanitaire lors du fonctionnement de la centrale pendant les quatre semaines de surveillance aux huit points de mesure ». Ils « permettent de rassurer pleinement les élus et les riverains avec des éléments objectifs et rigoureux sur l’absence de risque sanitaire », estimait ainsi la préfecture du Tarn dans un communiqué de presse. Mais le collectif Stop Enrobé 81, qui s’oppose à cette centrale d’enrobage n’est pas de cet avis. « Ces résultats sont-ils si « objectifs et rigoureux », et donc si « rassurants » ? », se demande-t-il.
Il souligne ainsi, que « d’après le guide “Surveillance dans l’air autour des installations classées” publié par l’INERIS en 2021, la méthode de prélèvement d’air choisie pour cette campagne de surveillance ne produit que des résultats « indicatifs » avec une « incertitude élevée » ». Le collectif estime également que « le laboratoire sollicité par l’INERIS pour procéder à l’étude des échantillons d’air prélevés dans l’air ambiant aux alentours de la centrale de Lafenasse ne bénéficie pas d’une accréditation COFRAC pour le type d’analyses concernées ». Cette dernière est « un gage de qualité, de rigueur et de fiabilité, qui oblige au respect de normes strictes dans la conduite d’une procédure », selon Stop Enrobés 81.
De plus, il relève « une température non conforme de conservation des échantillons d’air ». Ceux-ci « ont été reçus à une température de 23,7 degrés pour une température requise d’environ 5 degrés ». « La température est un paramètre important pour l’exploitabilité des échantillons. S’agissant de polluants qui sont des substances volatiles, si la température requise (5 degrés) n’est pas respectée, il y a un risque de perte d’une partie des polluants », déclare le collectif qui rappelle que cette campagne de surveillance a été « précédée de mesures effectuées en sortie de cheminée sur la centrale de Lafenasse et dont « les résultats sont inquiétants ». « Certains seuils définis par l’arrêté ministériel de 2019 sont très nettement dépassés », informe-t-il.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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