Déserts médicaux : Perpignan teste une solution inattendue (et gratuite)

Pour lutter contre les déserts médicaux et améliorer l’accès aux soins, la Ville de Perpignan lance une cabine de téléconsultation dans le quartier Est. Une première expérimentation qui mêle innovation, proximité et inclusion numérique, avec des délais d’attente réduits à moins de 30 minutes.

La mairie de Perpignan franchit une nouvelle étape dans sa politique de lutte contre les déserts médicaux en déployant, à titre expérimental, une cabine de téléconsultation dans la mairie du quartier Est. L’initiative, inédite dans la cité catalane, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faciliter l’accès des habitants aux services numériques et, surtout, à lutter contre la fracture sanitaire qui touche certains secteurs de la ville.

À l’intérieur de cette cabine sécurisée, les usagers trouvent un tensiomètre, un stéthoscope, un thermomètre et divers capteurs connectés reliés à une interface vidéo haute définition. En quelques minutes, le patient échange en direct avec un médecin à distance ; les constantes mesurées sont transmises instantanément, permettant au praticien d’établir un diagnostic et, si besoin, de délivrer une ordonnance dématérialisée. La Municipalité insiste sur la rapidité du dispositif : « La cabine de téléconsultation assure à chaque usager un délai moyen d’attente inférieur à 30 minutes, contre plusieurs jours (pour avoir un rendez-vous chez un généraliste, NDLR) habituellement constatés dans certains secteurs de la commune », souligne-t-elle.

Un service complémentaire

Trois priorités structurent cette expérimentation de téléconsultation. D’abord, « combattre les déserts médicaux par une amélioration substantielle de la couverture sanitaire locale ». Ensuite, « réduire notablement les délais d’accès aux soins primaires, particulièrement dans les quartiers les plus impactés ». Enfin, « proposer un service public de proximité, adapté aux besoins des usagers les plus fragiles ou éloignés de l’utilisation du numérique ». Autrement dit, la Ville veut à la fois raccourcir les files d’attente, rapprocher les médecins des habitants et ne laisser personne sur le bord du chemin numérique.

Gratuit pour l’utilisateur, le service ne prétend pas remplacer les professionnels de santé du territoire ; il complète l’offre existante tout en garantissant la confidentialité des échanges et l’archivage sécurisé des données, conformément aux exigences réglementaires. Un comité de suivi se réunira trimestriellement afin d’analyser les indicateurs clés : nombre de consultations réalisées, taux de satisfaction des patients et évolution des délais d’obtention de rendez-vous.

Si les résultats s’avèrent concluants, la Municipalité envisage de déployer progressivement la cabine dans d’autres mairies de quartier, en partenariat avec les acteurs institutionnels de la santé.