Montpellier : Sébastien Bouin, un grimpeur au sommet
Sébastien Bouin vit à Montpellier, mais il parcourt le monde entier pour défier les falaises les plus abruptes. L’escalade, qui était d’abord un passe-temps, s’est transformée en un travail passionnant à temps plein. L’objectif du grimpeur : se dépasser physiquement et mentalement.

« Repousser ses limites tout en préservant sa santé mentale et physique. » C’est en résumé la définition de l’escalade pour Sébastien Bouin, grimpeur professionnel résidant à Montpellier. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs du monde. En effet, après avoir ouvert une voie dans les gorges du Verdon, qu’il a baptisé “DNA”, il l’a lui-même gravi en avril 2022. Le sportif a ainsi validé une voie “9c”, soit le plus haut degré de difficulté en escalade, pour la première fois de sa carrière. Seules deux voies de cette cotation existent dans le monde. La seconde, “Silence”, a été ouverte en Norvège en 2017 par Adam Ondra. Un exploit éprouvant mais satisfaisant pour le grimpeur héraultais.
L’escalade, une évidence
Trois ans. C’est le temps que Sébastien Bouin, surnommé Seb Bouin, a pris pour réussir sa voie dans les gorges du Verdon. Un travail de longue haleine pour le jeune grimpeur. Car du haut de ses 30 ans, le Montpelliérain cherche sans cesse à repousser ses limites. Un trait de caractère qu’il cultive depuis son plus jeune âge.
Seb Bouin a commencé l’escalade à 11 ans, une découverte de l’activité « tardive » pour le grimpeur qui explique qu’il a pris un peu de retard. Cela se traduit notamment par un manque d’intensité dans les bras et les doigts. « J’ai dû beaucoup travailler, je n’avais pas forcément les qualités de base. Mais j’ai la chance d’être endurant, ça m’aide sur les longues voies », relate le grimpeur.
Attiré par le sport en général
Attiré par le sport en général, le jeune Sébastien Bouin s’est d’abord dirigé vers une licence STAPS, tout en pratiquant l’escalade sur son temps libre. Son diplôme en poche, il devient professeur d’EPS… pendant un temps. Car l’appel de la corde a été plus fort. Il s’est alors lancé dans le professionnalisme, et s’entoure d’un manager, tel un sportif de haut niveau. Une décision que ses parents ont rapidement acceptée, connaissant l’engouement croissant de leur fils pour l’escalade.
Seule sa grand-mère a eu quelques réticences concernant son choix de carrière. Le grimpeur raconte : « Elle me demandait toujours : “Et bien, tu ne travailles toujours pas ?” Elle a mis un peu de temps à comprendre que “sportif” pouvait être un vrai métier, mais elle n’a jamais eu peur de ce choix. » Une anecdote qui fait sourire Sébastien Bouin.
Le dépassement de soi, un leitmotiv
Au fur et à mesure, le jeune grimpeur a peaufiné sa technique pour atteindre des niveaux toujours plus élevés. Car l’escalade exige réflexion, force physique et mentale. Pour illustrer le travail des grimpeurs, Sébastien Bouin prend pour exemple “DNA” : « Quand nous sommes sur un projet de cette ampleur, on reste dans la même voie en boucle. » Le processus est le suivant : le grimpeur découvre la voie, il trouve les méthodes pour la réaliser puis il l’essaie. « C’est une vraie bataille mentale, car c’est un moment où nous essuyons beaucoup d’échecs et nous nous remettons en question », précise Seb Bouin.

C’est une procédure qui « prend du temps et de l’énergie. » Mais le Montpelliérain n’a jamais laissé tomber. Il s’investit beaucoup mentalement, « peut-être plus que d’autres grimpeurs ». Une motivation qui le mènera sûrement vers de nouveaux exploits. Il ajoute : « J’aimerais atteindre le niveau 9c+, mais ça n’existe pas encore et cela demande beaucoup d’investissement. En attendant, je n’arrête pas, entre l’escalade et toute l’organisation logistique. J’ai plein de projets en cours, moins importants que DNA, mais qui en valent la peine. »
Commentaires