Montpellier, aujourd’hui l’une des métropoles les plus dynamiques d’Occitanie, pourrait voir sa population dépasser les 600 000 habitants d’ici 2050. En effet, selon l’Institut national de la statistique (Insee), l’Hérault est « très attractif » et la population augmente fortement dans le département, et plus particulièrement dans la métropole montpelliéraine. Voici ce qu’il en est.
En 2021, la métropole comptait 473 092 habitants. Ce chiffre pourrait fortement augmenter d’ici 2050. En effet, dans une nouvelle étude, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s’est intéressé à la démographie du département de l’Hérault et donc, à celle de la metropole de Montpellier. Le premier constat est le suivant : « Le département est très attractif ». Ce qui expliquerait l’augmentation soutenue et continue de la population dans l’Hérault. Résultat : l’Insee estime que Montpellier pourrait bien dépasser les 600 000 habitants d’ici 2050. En outre, d’autres communes pourraient également bénéficier des effets de cette attractivité.
En 2021, l’Hérault comptait environ 1,2 million d’habitants, avec l’une des croissances les plus rapides de France (+1,2% par an entre 2015 et 2021). Montpellier et sa métropole restent les moteurs principaux de cette dynamique grâce à leur attractivité, mais les projections prévoient un ralentissement. Ainsi, entre 2020 et 2050, la population montpelliéraine augmenterait en moyenne de +0,9% par an contre +1,8% dans la décennie précédente. Tout de même, l’Insee estime donc qu’en 2050, la métropole de Montpellier devrait compter environ 644 000 habitants, soit une part significative des 1,43 million d’habitants attendus dans le département de l’Hérault. L’essor démographique du territoire sera porté par une forte attractivité migratoire, bien que cette dernière pourrait s’essouffler progressivement à partir de 2035. De plus, Montpellier pourrait dépasser la barre des 600 000 habitants d’ici 2050 grâce notamment aux naissances. C’est le seul territoire, où celles-ci « resteraient supérieures aux décès ».
Selon les prévisions, la métropole montpelliéraine devrait donc absorber environ la moitié de l’accroissement démographique départemental, mais les territoires périphériques tels que le Pic Saint-Loup et le Cœur d’Hérault afficheront une croissance encore plus rapide (+1,1% et +1% par an, respectivement). Ces zones bénéficient de leur proximité avec Montpellier et d’un cadre de vie attractif, séduisant notamment les familles et les seniors. En revanche, d’autres territoires, comme le Biterrois et l’Étang de Thau, connaîtront une croissance plus modérée, voire une stagnation après 2035.
Par ailleurs, l’Insee estime que le nombre de ménages dans l’Hérault devrait augmenter plus rapidement que la population (+0,9% par an), atteignant 730 000 en 2050. L’institut explique ce phénomène : « À partir de 2035, l’excédant migratoire faiblirait et les décès seraient supérieurs aux naissances. » De même que les ménages composés d’une seule personne devraient également connaître une forte progression (+49%), représentant 46% des ménages en 2050 contre 40% en 2020. Dans le Montpelliérain, cette proportion atteindra 50%.
Enfin, le vieillissement de la population va aussi peser dans la balance. Le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentera de manière significative, représentant 27% des habitants dans l’Hérault en 2050 contre 22% en 2020. Ce vieillissement sera particulièrement prononcé hors de Montpellier, où certaines zones comme le Haut Languedoc verront 38% de leur population composée de seniors. « Le Montpelliérain resterait un territoire relativement jeune avec moitié moins de seniors qu’ailleurs dans le département », estime l’Insee. En revanche, à l’échelle du département, le nombre de personnes de 85 ans et plus triplera quasiment, passant de 40 000 en 2020 à 93 000 en 2050. L’Institut ajoute : « Dans les territoires du Haut Languedoc Ouest héraultais, du Biterrois et de l’Étang de Thau, un habitant sur dix aurait 85 ans ou plus en 2050. »
L’augmentation des ménages serait donc étroitement liée au vieillissement de la population ainsi qu’à l’évolution des modes de cohabitation. En effet, selon les prévisions de l’Insee, « de plus en plus de personnes vivraient seules dans leur logement ». « Le nombre de ménages d’une seule personne passerait de 225 500 en 2020 à 334 800 en 2050 (+49% en 30 ans) », indique l’Institut. Cette observation concerne trois types de foyers : les seniors, les couples, avec ou sans enfants, et les familles monoparentales. Pour le premier, les estimations correspondent à celles du vieillissement de la population. L’Insee estime que « de plus en plus de seniors héraultais vivraient seuls après 65 ans : 27% en 2050 contre 22% en 2020. Ils seraient ainsi 131 500 en 2050 contre 82 800 en 2020. »
Du côté des ménages en couple, leur nombre augmenterait de 15% entre 2020 et 2050, atteignant 290 400, mais leur progression serait trois fois plus lente que celle des ménages d’une personne seule. Leur part diminuerait dans le département, passant de 51% en 2010 à 40% en 2050. Le Montpelliérain verrait une légère hausse (+20 000 couples), tandis que le Biterrois et l’Étang de Thau enregistreraient une baisse. Le Pic Saint-Loup, où les couples représentaient 60% des ménages en 2020, resterait le seul territoire composé majoritairement de couples en 2050 (54%). Parallèlement, les familles monoparentales augmenteraient dans tous les territoires, passant de 52 900 en 2020 à 76 300 en 2050, dont la moitié dans le Montpelliérain.
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