La situation économique du MHR est particulièrement fragile, selon un rapport de la chambre régionale des comptes d’Occitanie. Il est très dépendant de son propriétaire, Mohed Altrad, et ne pourrait survivre sans son soutien constant.
Comme elle l’avait fait pour le Stade Toulousain, la chambre régionale des comptes d’Occitanie a rendu un rapport sur la situation économique du Montpellier Hérault Rugby (MHR), champion de France en 2022. Dévoilé mardi 20 août, le document met en lumière la dépendance extrême du club vis-à-vis de son propriétaire, Mohed Altrad, et de son entreprise. Sans leur soutien financier constant, le MHR ne pourrait tout simplement pas survivre.
« La situation financière de la SASP MHR se caractérise par un déficit structurel d’exploitation. Malgré une politique tarifaire facilitant l’accès de tous au stade, le club ne réussit pas à accroître son taux de fréquentation. Les seuls salaires et charges sociales absorbent près de 100% du chiffre d’affaires annuel », indique le rapport.
La chambre régionale des comptes s’est penchée sur la période 2018-2022. Le rapport révèle que l’actionnaire majoritaire a injecté pas moins de 31,8 millions d’euros sous forme d’abandons de créance sur cette période. De plus, le groupe Altrad contribue de manière significative aux finances du club via un contrat de sponsoring d’un montant de 29 millions d’euros.
Outre cette dépendance privée, le MHR bénéficie également d’un soutien public important. Les collectivités locales ont versé au club 25 millions d’euros de subventions et de prestations entre 2017 et 2023. Ce qui place le club « parmi les organismes les plus subventionnés par les collectivités dans le département de l’Hérault », selon la Chambre. L’entité souligne cependant des irrégularités dans la gestion de ces aides publiques, pointant du doigt l’imprécision des conventions et la difficulté de vérifier le respect des plafonds légaux de subventionnement.
Le MHR, malgré son statut dans l’élite du rugby français, semble donc en sursis sans l’appui inconditionnel de son mécène.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires