Aux quatre coins de l’Occitanie, de nombreuses communes organisent les fêtes les plus insolites qui soient. Le deuxième dimanche d’août, à Trie-sur-Baïse, dans les Hautes-Pyrénées, on ne célèbre ni la moisson, ni les vendanges, mais le cochon. Et pas qu’un peu. La Pourcailhade, fête rurale devenue phénomène folklorique, en est à sa 42e édition cette année.
Organisée par l’Association des commerçants et artisans triais (ACAT), la Pourcailhade se tient, comme il se doit, sous la halle aux porcs, lieu historique du commerce porcin local. « Trie était un pays de cochons, c’était le plus gros marché de porcelets de France, et même d’Europe dans les années 1970-1980 », rappelle Serge Bruzaud, président de l’ACAT. « Tous les mardis matin, les éleveurs se retrouvaient ici pour vendre leurs bêtes. Mais avec le temps, les marchés ont disparu. En 1981, le maire de l’époque a lancé l’idée d’une fête du cochon pour faire revivre cette tradition. Et c’est comme cela qu’est née la Pourcailhade. »
Depuis, la fête s’est imposée comme un rendez-vous incontournable de l’été. Chaque année, près de 8 000 visiteurs s’y pressent pour profiter des stands de charcuteries, assister à la pesée du jambon, au concours de coupe-saucisson, ou encore déguster les produits des producteurs locaux. Mais ce qui fait la vraie renommée de la Pourcailhade, ce sont surtout ses concours insolites.
Le plus célèbre d’entre eux ? Le championnat de France du cri de cochon. À grands renforts de « groin groin » rocailleux et de couinements aigus, les candidats rivalisent de créativité pour reproduire le plus fidèlement possible le chant du suidé.
Dans une ambiance survoltée, petits et grands s’essaient aussi à la course de porcelets, au concours du plus gros mangeur de boudin, et, depuis trois ans, au championnat du monde de lancer de cochon… en peluche, bien sûr.
Aujourd’hui, les éleveurs sont moins nombreux à Trie, mais l’esprit de la fête, lui, ne faiblit pas. « Il reste deux ou trois éleveurs dans le coin, mais on voit un petit retour du porc noir, cela fait plaisir », confie Serge Bruzaud. Et surtout, la Pourcailhade a su garder son ADN : une fête populaire, décalée et familiale, qui rend hommage à une tradition bien ancrée dans l’histoire locale.
Et à en croire les cris de cochon qui résonnent sous la halle chaque été, la bête n’a pas fini de faire parler d’elle.
Emma Guillaume
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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