Le comité de quartier Minimes-Barrière de Paris à Toulouse, territoire concerné par une pollution des sols au plomb, exige une dépollution en profondeur. Pour rappel, cette pollution a été causée par l’activité de fonderie de la société STCM.
Ses 70 ans d’activité ont laissé des traces. Implantée dans la zone industrielle de Fondeyre à Toulouse, la société STCM a exercé une activité de recyclage de batterie et notamment exploité une fonderie de plomb entre 1952 et 2011. La réception et le broyage de batteries a continué jusqu’à la fermeture du site en 2020.
Mais son activité de fonderie a laissé dans les sols une « pollution de grande ampleur au plomb et à d’autres métaux et métalloïdes polluants tels que le cadmium, l’antimoine, le cuivre… », déplore le comité de quartier Minimes-Barrière de Paris.
Lors du démantèlement la société, des analyses du plomb dans le sol ont en effet « montré, dans le périmètre du site, des teneurs en plomb supérieures au seuil déterminé par le Haut conseil pour la santé publique pour l’instauration d’une surveillance sanitaire spécifique ».
Les concentration peuvent même dépasser les 300 mg de plomb par kilo dans un rayon allant jusqu’à 700 mètres autour du site. Face à cela, le préfet de Haute-Garonne avait demandé la mise en place d’une campagne de surveillance sanitaire visant 12 000 personnes à proximité du site.
La société STCM a mis en place un plan de dépollution sur son site. Mais il ne convient pas au comité de quartier Minimes-Barrière de Paris.
« Un seuil de dépollution supérieur à 2000 mg de plomb par kilo de terre a été défini. Pour des raisons de coût et des raisons réglementaires, la STCM ne dépolluera donc que la moitié du plomb, la partie supérieure à 2 grammes par kilo de terre, essentiellement le plomb présent dans le premier mètre de profondeur de sol. Résultat, sur 200 tonnes de plomb présentes dans le sol de la STCM, seules 100 tonnes seront enlevées », souligne l’association.
Le comité de quartier souhaite ainsi « un traitement en profondeur du plomb sur toute la surface de la STCM » et refuse « la solution envisagée de mettre les tonnes de plomb restant sur le site sous une sorte de “sarcophage” ». Il exige aussi la prise en compte du cadmium « bien plus facilement absorbé et plus difficilement rejeté par les organismes que le plomb » dans la dépollution.
L’association demande par ailleurs « une ou plusieurs réunions publiques en présence des différents acteurs » et les « études de concentration de plomb dans le quartier faites les dernières décennies ».
Elle veut ainsi « comprendre les écarts entre les différentes courbes de concentration ». En effet, selon le comité de quartier Minimes-Barrière de Paris, « une thèse de doctorat de 2009, de l’Université de Toulouse, faisait état, à partir de données fournies par la STCM d’une zone dans le quartier bien plus large polluée par le plomb et de concentrations plus fortes ».
« Où est donc passé ce plomb dont “les concentrations dans les sols sont considérées comme stables dans le temps” ? », s’interroge l’association.
Commentaires
josy le 10/02/2025 à 16:39
justifié, car, notamment, il existe une forte sensibilité aux effets toxiques du plomb chez le fœtus, entrainant pour la femme enceinte exposée au plomb des risques d’avortement, de fausse couche ou prématurité et retard du développement psychomoteur et mental de l’enfant. Chez l’homme, les expositions au plomb sont susceptibles d’altérer la fertilité par anomalie et diminution de la spermatogénèse : « La prévention des risques d’exposition au plomb » : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=354