À l’image des Parisiens qui pourront se baigner dans la Seine dès 2025, les habitants de Toulouse pourraient bien un jour se rafraîchir dans la Garonne. La Mairie vient de lancer une étude en ce sens. Mais autoriser la baignade dans la Garonne n’est pas chose aisée entre le risque sanitaire, les courants et les déchets qui se trouvent dans le fleuve.
Imaginez-vous prendre le soleil à la prairie des Filtres à Toulouse puis vous baigner dans la Garonne pour vous rafraîchir… L’idée n’est pas si farfelue qu’elle y paraît puisque la Ville de Toulouse ne ferme pas la porte à cette éventualité. Une volonté du maire, Jean-Luc Moudenc, et de Laurence Arribagé, adjointe en charge notamment des parcours sportifs le long des voies d’eau. La Municipalité vient d’ailleurs de lancer une étude concernant la définition d’un programme d’aménagement à la prairie des Filtres dans le cadre du plan “Toulouse + fraîche” et dans la continuité d’une première étude réalisée en 2019.
Dans le détail, ce programme d’aménagement comprendrait la création d’un « bassin de 50 mètres de nage de six à huit couloirs sur structure flottante adaptée aux contraintes de la Garonne » et d’un « espace récréatif avec une plage aménagée et sécurisée ». Dans l’étude, il est précisé que la municipalité a pour objectif de les ouvrir « en mai 2024 ou mai 2025 ». Alors, Toulouse proposera-t-elle bientôt des sites de baignade dans la Garonne, tout comme la Ville de Paris a annoncé le faire dans la Seine après les Jeux olympiques ? Pour le moment, ce n’est pas gagné.
En effet, ouvrir un site de baignade dans la Garonne est « très complexe », selon la Mairie. Il n’y a qu’à voir les difficultés auxquelles fait face Paris pour s’en rendre compte. En effet, la Coupe du monde de natation marathon dans la Seine a été annulée suite aux analyses révélant la mauvaise qualité de l’eau. En ce qui concerne la Garonne, la baignade y est interdite, car « elle présente un risque sanitaire et un caractère dangereux, en raison d’un courant potentiellement fort, de détritus et/ou embâcles (accumulation de végétaux, bois, terre…, NDLR) » et du niveau parfois bas du fleuve, précise la Ville. Pour y permettre la baignade, il faudrait donc que la qualité de l’eau soit bonne, que la sécurité soit assurée et que le plan d’eau soit nettoyé.
Ce qui représenterait une logistique et un budget conséquents. Pour preuve, le projet d’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine représente un coût de 1,4 milliard d’euros comprenant, notamment, la modernisation ou la construction d’ouvrages pour réduire les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas d’orage et la suppression des mauvais branchements des habitations qui rejoignent directement la Seine et la Marne. De plus, contrairement au fleuve qui passe à Paris, la Garonne est classée Natura 2000. À ce titre, elle est « à préserver d’un point de vue aquatique et écologique ». Ce qui ajoute évidemment des contraintes.
La baignade dans la Garonne est toutefois autorisée lors de certaines occasions, notamment pour la course de natation en eau libre Open swim stars dans la Garonne. Mais elle ne se fait pas à n’importe quelles conditions. « La tenue de l’événement a lieu sous réserve du respect des normes de qualité de l’eau par l’ARS, de l’obtention d’autorisations réglementaires et de surveillance de la baignade », indique la Ville de Toulouse. De même, lors du WateRugby, durant lequel les participants jouent sur une plateforme posée sur la Garonne et sont amenés à sauter dans le fleuve.
Mais, comme nous le précise la Mairie de Toulouse, la baignade est plus facilement autorisable lors d’événements ponctuels, très encadrés et qui concernent un nombre de personnes très limité. Les contraintes ne sont pas les mêmes s’il est question d’ouvrir la Garonne à la baignade pour tous les Toulousains durant tout l’été. Le fait de piquer une tête dans le fleuve va-t-il donc rester une idée fantasque ? Impossible de le dire pour le moment. D’autant que l’étude vient tout juste d’être lancée, précisément le jeudi 17 août, et ses résultats ne seront pas connus de sitôt.
En attendant que la baignade dans la Garonne soit possible (ou non), les Toulousains disposent de plusieurs sites pour se rafraîchir. Ils peuvent profiter du lac de la Ramée à Tournefeuille, d’une plateforme aqualudique de 100 m² composée de jets et jeux d’eau à la praire des Filtres dans le cadre de Toulouse Plages, ou encore des piscines municipales dont huit sur douze sont ouvertes l’été.
Il s’agit de Castex, Nakache été, Alex Jany, Alban Minville, Papus, Toulouse Lautrec, Chapou, et enfin, du bassin extérieur de Bellevue. Quatre d’entre elles voient par ailleurs leurs horaires étendus en cas d’alerte canicule en Haute-Garonne, comme c’est le cas en cette fin août : Toulouse Lautrec, Papus, Jany et Bellevue qui sont actuellement ouvertes de 7h à 22h. Les piscines Nakache été, Castex et Chapou ferment elles à 20h30 et Alban Minville à 12h.
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