La députée Anne Stambach-Terrenoir (LFI) a interpellé le ministre de l’Éducation nationale car, à seulement quelques jours de la rentrée, 844 jeunes n’ont pas encore reçu d’affectation dans un lycée en Haute-Garonne.
C’est le cauchemar des parents et des élèves. Cet été encore, nombre de ces derniers n’ont pas reçu d’affectation dans un lycée en Haute-Garonne. Chaque année, l’académie de Toulouse organise en trois sessions successives les affectations pour l’année scolaire à venir.
En 2023, le premier tour a eu lieu le 27 juin dernier. Quelques jours plus tard, le 4 juillet, l’académie de Toulouse a communiqué les résultats du deuxième tour. Le rectorat ajoute : « Le troisième aura lieu du 11 au 13 septembre suite au constat de rentrée qui recense les places demeurées vacantes. Les données chiffrées relatives à l’affectation sont de fait fluctuantes et ne reflètent pas la réalité des inscriptions en établissements. »
Cette année encore, le nombre d’élèves sans établissement à l’issue du deuxième tour reste élevé selon la députée LFI. « Vous vous rendez compte ? À quelques jours de la rentrée, 844 élèves en Haute-Garonne ne savent toujours pas dans quel lycée ils pourront poursuivre leur cursus », déplore Anne Stambach-Terrenoir. Un chiffre confirmé par le syndicat SNES-FSU. C’est le cas notamment de Rayane Bouamra, un jeune lycéen toulousain. Celui-ci s’était positionné à la fin de sa seconde sur une 1ère STMG dans son établissement actuel, le lycée Toulouse-Lautrec, au Nord de la Ville rose.
Seulement, à l’issue du deuxième tour d’affectation de l’académie de Toulouse, le jeune homme n’a toujours pas été accepté dans un établissement pour la rentrée. Contactée par le Journal Toulousain, sa mère a alors réagi : « Il avait tout prévu et ses professeurs lui avaient dit que ses vœux pour la 1ère STMG ne pouvaient être que validés. Et avant les vacances d’été, le lycée nous a appelés pour nous dire qu’il n’y avait pas de place pour lui. Nous sommes tombés des nues. Cette nouvelle nous a complètement chamboulés, nous ne sommes même pas partis en vacances. »
Le lendemain, la mère et le fils se sont rendus au lycée pour tenter de trouver une solution. « Nous n’étions pas les seuls. Nous étions nombreux à vouloir rencontrer le proviseur », détaille la mère de famille. Une fois face au représentant de l’établissement, plusieurs options leur ont été présentées. Les élèves n’ayant pas reçu d’affectation peuvent tout d’abord attendre le troisième tour prévu après la rentrée en espérant être acceptés quelque part. Sinon, l’académie de Toulouse leur propose de changer de cursus ou de redoubler.
Aucune de ces solutions n’est acceptable pour la mère de famille : « Rayane sait ce qu’il vaut, il ne veut évidemment pas redoubler. Il a également un parcours bien défini en tête qu’il ne souhaite pas changer. Et pour ce qui concerne les établissements, nous avons sollicité tous les lycées de Toulouse, et d’autres en Haute-Garonne, et le seul qui l’accepte est à Saint-Gaudens. Mais mon fils fait du football à un haut niveau, et ce lycée est trop loin de ses lieux d’entraînements. Il ne peut pas abandonner non plus son ambition sportive. » De son côté, le jeune homme se dit tout simplement « dégoûté ».
Si la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Haute-Garonne assure être pleinement engagée pour que « les affectations se déroulent dans les meilleures conditions », mais plusieurs étudiants sont encore sans lycée pour la rentrée prochaine. Une problématique mise en avant par Anne Stambach-Terrenoir, députée LFI de la deuxième circonscription de Haute-Garonne. Le jeudi 27 juillet dernier, l’élue a déposé une question écrite adressée au ministre de l’Éducation nationale sur le sujet.
Elle s’est notamment appuyée sur une enquête de la Défenseure des droits en date du jeudi 6 juillet 2023. Cette dernière s’était déjà autosaisie à la rentrée 2022 suite à une hausse de 33% de lycéens sans affectation à ce moment-là. Elle souligne ainsi que « ces élèves ont été privés de leur droit à l’éducation en raison d’un nombre insuffisant de places, en particulier dans les filières technologique et professionnelle. »
Anne Stambach-Terrenoir déplore cette situation. Dans sa question écrite, la députée de la Haute-Garonne souhaite changer cette « défaillance structurelle ». Ce phénomène, observé dans le secondaire, serait le résultat de nombreuses suppressions de postes annoncées encore cette année. Elle s’insurge : « Nous ne sommes pas capables d’accueillir les élèves et de leur proposer un parcours scolaire convenable !»
Anne Stambach-Terrenoir demande ainsi à l’Éducation nationale de « mettre les moyens nécessaires pour assurer une meilleure scolarité aux élèves. » Elle ajoute : « Il faut que chacun des enfants puisse suivre le parcours qu’il souhaite. » Ainsi, l’élue espère une réponse du ministre, Gabriel Attal. De leur côté, les parents d’élèves de Haute-Garonne restent mobilisés et sollicitent une réponse concrète de l’académie, autre que le simple changement de cursus ou le redoublement. Contactée par la rédaction, celle-ci n’a pas commenté.
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