Du 6 au 26 janvier devait se tenir à Toulouse, une exposition de Médecins sans drontières intitulée « Gaza : We did what we could ». Seulement, après mûres réflexions, la Mairie en a décidé autrement. Explications.
Nouvelle polémique dans la Ville rose. Du 6 au 26 janvier, le Festival Cinéma et Droits de l’Homme 2025 devait accueillir l’exposition « We did what we could » (ndlr : « Nous avons fait ce que nous pouvions ») de Médecins sans frontières (MSF), retraçant une année de guerre à Gaza. Elle devait alors prendre place à l’Espace Diversités Laïcité. Mais l’exposition a finalement été annulée par la Mairie de Toulouse, qui a invoqué un « risque évident de trouble à l’ordre public ». Ce refus intervient dans un contexte de tensions accrues liées au conflit israélo-palestinien.
L’exposition, déjà présentée au Prix des Correspondants de Guerre à Bayeux en octobre 2024, donne à voir les conséquences humaines des combats à Gaza, où les journalistes étrangers sont interdits d’accès. L’organisation de Médecins sans frontières y témoigne des horreurs vécues par la population civile, des attaques contre les infrastructures médicales et des défis auxquels font face les soignants. Selon MSF : « La bande de Gaza est verrouillée […] Les acteurs humanitaires encore opérationnels sur place font donc partie des rares témoins internationaux de cette guerre. »
Sollicitée par Médecins sans frontières en décembre dernier, la Ville a alors décliné la proposition, face à un « risque évident de trouble à l’ordre public ». Dans un communiqué, la Mairie justifie sa décision : « L’attaque terroriste du 7 octobre menée par le Hamas contre la population israélienne, la guerre à Gaza et plus largement au Proche-Orient, suscitent d’énormes tensions sur notre territoire. Le contexte local demeure également tendu, notamment par l’interdiction, depuis le 7 octobre, de plusieurs manifestations liées au conflit israélo-palestinien par la préfecture et dont la radicalité posait un problème de trouble à l’ordre public ou encore le ciblage récent de plusieurs commerces toulousains au motif de leur prétendu soutien à Israël, sur le seul motif de la judéité présumée de leur propriétaire… »
Une décision que l’ONG Médecins sans frontières regrette car elle « prive le public toulousain d’un accès à l’un des rares témoignages visuels directs de ce conflit. »
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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