Comme le reste de la France, la Haute-Garonne est actuellement confrontée à une crise du logement qui inquiète fortement les acteurs du secteur. Ces derniers ont formulé 11 propositions qu’ils vont présenter aux parlementaires afin d’éviter tout statu quo.
« Alors que notre pays et notre territoire sont confrontés à une défaillance dans l’offre de logements sans équivalent depuis l’après-guerre, nous connaissons aujourd’hui une situation qui réunit tous les ingrédients susceptibles de générer une nouvelle crise d’ampleur, à la fois sociale, économique et citoyenne », alertent les acteurs de la construction, de l’habitat, du logement social, de l’immobilier et des entreprises en Haute-Garonne qui ont décidé de s’unir face à ce contexte « de crise du logement sans précédent ». Parmi eux, notamment : Emile Noyer, le président de la fédération du BTP dans le département, Pierre-Olivier Nau, le président du Medef, ou encore Stéphane Aubay, le président de la FPI Occitanie Toulouse Métropole.
Selon les professionnels du secteur, la situation est grave. Ainsi, seulement 9 300 logements collectifs et individuels ont été commencés au cours des 12 derniers mois en Haute-Garonne alors qu’il en faudrait 13 000 pour répondre à la demande, la production de crédits immobiliers aux particuliers pour le logement neuf a plongé de 43%, les coûts de construction ont augmenté de 29,1% entre 2021 et 2022, la construction de logements neufs a chuté de 40% pour les maisons individuelles sur les 12 derniers mois, le nombre de permis de construire est à la baisse, la file d’attente pour les logements sociaux ne cesse de s’allonger, les capacités d’emprunt des ménages sont réduites à cause de la hausse des taux d’intérêt… Et le pire resterait à venir.
« Ces constats sont connus et ne manquent pas de s’aggraver de jour en jour, sans avoir pour autant trouvé de réel écho dans les mesures à peine esquissées par le gouvernement dans le sillage du CNR Logement », déplorent les acteurs de la construction, de l’habitat, du logement social, de l’immobilier et des entreprises. En conséquence, ils ont décidé de formuler 11 propositions qu’ils jugent « essentielles pour désamorcer une situation potentiellement explosive » :
Autant de propositions que les professionnels de la filière vont porter auprès des parlementaires de Haute-Garonne et des élus « reconnus pour leur expertise » sur les questions du logement « pour faire connaître la gravité de la situation et alerter sur les menaces économiques, sociales et politiques qu’induirait un statu quo ». « À l’horizon de la prochaine loi de finances 2024, l’ensemble des acteurs du logement, de la construction et de la rénovation énergétique souhaitent partager leur vision, leurs attentes ainsi que leurs propositions », précisent ces derniers. Une loi de finances, examinée au Parlement depuis ce mardi 10 octobre, et qu’ils estiment « ne pas être à la hauteur des enjeux et de la gravité de la situation ».
« L’inaction ne peut plus être une option. Il est grand temps d’investir, en structurant une politique globale du logement. Faute de quoi, tous les indicateurs sociaux et économiques, déjà alarmants, passeront aux couleurs les plus vives, voire les plus sombres », préviennent-ils. Leur objectif est donc de « mener des échanges avec les élus qui permettront de forger, au bénéfice des habitants de nos territoires, des politiques volontaristes ». « Celles-ci devront à la fois répondre aux exigences de la transition écologique, renforcer la cohésion sociale et créer les conditions d’une pleine dynamique économique pour nos communes, notre département et notre région », indiquent les professionnels qui espèrent que la loi de finances 2024 sera ainsi modifiée.
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