Deux écoles de Balma ont pris part à l’expérimentation du port de l’uniforme en 2024-2025. Un sondage a été mené auprès des parents à l’issue de cette année. Voici ce qu’il en ressort.
Près d’un an après le lancement de l’expérimentation du port de l’uniforme, le bilan semble être positif à Balma. Pour rappel, deux écoles, sur les cinq que comptent la commune, ont testé la tenue unique lors de l’année scolaire 2024-2025 : Saint-Exupéry et José Cabanis qui comptent à elles deux 360 élèves en élémentaire. Cette initiative avait été proposée par l’État auprès des collectivités territoriales et des établissements volontaires. Les objectifs : « renforcer la cohésion entre les élèves », « améliorer le climat scolaire », « contribuer à créer une atmosphère de travail et d’égalité au sein de l’établissement » et enfin, « valoriser l’image de l’école et de l’établissement en créant un sentiment d’appartenance et d’unité entre les élèves ». Mais cette expérimentation n’a pas eu grand succès dans l’académie de Toulouse qui regroupe huit départements. Seules cinq écoles ont en effet pris part à l’expérimentation. « Je regrette que nous n’ayons pas été plus nombreux à l’expérimenter. En Haute-Garonne, nous sommes les seuls », souligne Sophie Lamant, première adjointe au maire chargée notamment de l’enfance, de la vie scolaire et des dispositifs éducatifs et de loisirs. Les trois autres écoles se trouvent effectivement à Montauban.
Si la Ville de Balma a décidé de participer à l’expérimentation, c’est avec la volonté de « redonner du sens à l’école et une identité à l’écolier ». « La tenue unique donne à l’enfant un sentiment d’appartenance au groupe école, comme certains ont une appartenance à un groupe sportif. Dans un club, il y a une couleur de maillot que l’on respecte. La tenue unique, c’est, en quelque sorte, le maillot de l’école », estime Sophie Lamant. Ainsi, à Balma, chacun des 360 élèves s’est vu doté gratuitement de cinq polos à manches courtes et cinq à manches longues blancs et trois sweats gris, tous floqués du nom de l’établissement scolaire. Quant au bas, il reste à la discrétion des familles avec une couleur unique imposée : le bleu marine. « Les parents d’élèves ont demandé à ce qu’ils puissent le choisir. Les enfants peuvent donc porter un pantalon, une jupe, un bermuda ou un short, du moment qu’il est bleu marine », rapporte la première adjointe qui souligne que cette expérimentation a été « co-construite avec les parents d’élèves ».
Et ils semblent en être satisfaits. « Les parents se retrouvent positivement dans cette expérimentation », relève Sophie Lamant. La Mairie de Balma a effectivement mené un sondage au mois de juin dernier pour connaître leur avis au sujet de cette expérimentation. 170 parents y ont répondu. « Ils sont 65% à estimer que la tenue unique simplifie leur quotidien », indique la première adjointe au maire. Les parents évoquent ainsi « un habillage plus rapide » et « sans conflit avec l’enfant au sujet du vêtement ». « Cela a un effet positif puisque dans les écoles concernées par la tenue unique, les enseignants ne remontent plus de retard des élèves à l’école le matin », informe la première adjointe. Les parents sont par ailleurs 62% à considérer que la tenue unique contribue à atténuer les inégalités entre les enfants. « C’est quand même assez positif », note l’élue. Quant à l’objectif visé par la Ville, il est atteint, à en croire le sondage.
« À la question : “Pensez-vous que la tenue unique permet de renforcer le sentiment d’appartenance à un collectif de groupe ?” 76% répondent oui. C’est très significatif », affirme Sophie Lamant qui poursuit : « On aurait d’ailleurs pu penser que les enfants, une fois l’école terminée, quittent leur uniforme. Mais ce n’est pas le cas. On les retrouve qui se promènent avec dans les rues de la commune ou dans les commerces. Ils sont contents d’avoir leur uniforme ». Pour preuve, l’élue précise qu’ils sont 70% à l’être, selon leurs parents. De leur côté, ces derniers sont aujourd’hui 61% à se dire favorables au port de la tenue unique à l’école. « Cette expérimentation a fait évoluer des personnes qui étaient plutôt pas favorables à plutôt favorables », se réjouit la première adjointe qui rapporte que 67% des parents pensent que le port de la tenue unique devrait être généralisé en France.
L’Etat avait d’ailleurs annoncé, au lancement de l’expérimentation, qu’elle « pourrait conduire à une généralisation dans toutes les écoles et tous les établissements scolaires en 2026 ». Et ce, si les résultats de son évaluation étaient « concluants ». Mais rien de certain, pour le moment. En attendant, l’expérimentation va se poursuivre l’année prochaine à Balma. Elle avait pourtant failli ne pas être reconduite. « Nous avions appris par la presse que l’Etat ne souhaitait pas continuer l’expérimentation. Or, nous n’avions eu aucune directive en ce sens. Monsieur le maire a alors appelé le ministère d’Education nationale pour lui faire part de son incompréhension et de son mécontentement », détaille l’élue. Sans l’accompagnement de l’Etat, la Ville était effectivement dans l’impossibilité de financer l’expérimentation. « Il s’était engagé à une prise en charge à 50% du coût de l’uniforme sur deux ans », rappelle Sophie Lamant. En tout, celui-ci s’élève à 70 000 euros pour habiller les 360 écoliers de Balma.
« Nous ne pouvions pas mobiliser plus de 35 000 euros. Cela aurait été trop élevé, surtout dans le contexte actuel. Nous avons des budgets très contraints », appuie la première adjointe. Finalement, l’Etat a annoncé qu’il s’engageait à financer l’expérimentation pour 2025-2026. Les élèves des écoles Saint-Exupéry et José Cabanis vont donc pouvoir remettre l’uniforme à la rentrée. Il y aura, toutefois, quelques légers changements. « Les familles nous ont dit qu’elles utilisaient beaucoup plus les polos à manches courtes et préféraient ainsi supprimer un polo manche longue pour avoir un sweat de plus. Donc, pour la rentrée prochaine, il y aura cinq polos manches courtes, quatre à manches longues et quatre sweats au lieu de trois », annonce l’élue. Et pour ceux qui souhaiteraient avoir davantage de vêtements à disposition, une solution a été trouvée. « Une bouse aux vêtements, donnés par familles dont les enfants passent en sixième, va être organisée les mercredi 27, jeudi 28 et vendredi 29 août entre 11h et 19h à la salle Odyssée. Ils seront évidemment gratuits », fait savoir Sophie Lamant.
Cette année sera-t-elle la dernière pour le port de l’uniforme à Balma ? En effet, l’expérimentation proposée par l’Etat devrait se terminer à la fin de l’année scolaire 2025-2026. Et s’il décide ne pas généraliser la tenue unique, elle pourrait disparaitre des établissements qui la testaient. La Ville de Balma pourrait-elle organiser avec ses propres moyens une troisième année scolaire d’expérimentation ? « Nous ne le savons pas à l’heure actuelle. Nous allons voir comment se passe cette deuxième année, notamment les vêtements en plus qu’il pourrait y avoir avec la bourse aux vêtements. Nous allons aussi voir si les retours sont toujours positifs. Et ensuite, tous ceux qui participent au projet donneront leur avis, que ce soient les futurs parents d’élèves et les parents actuels. Nous leur demanderons s’ils souhaitent continuer ou pas. C’est quelque chose qui sera vu avec eux nous ne prendrons pas de décision sans eux », garantit Sophie Lamant. Affaire à suivre, donc.
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