[Tribune] Haute-Garonne : les parents d’élèves recalent le rectorat
Le recteur d’Académie de Toulouse annonçait il y a quelques semaines, la création de 60 postes d’enseignants pour les écoles primaires de Haute-Garonne à la rentrée 2022. Pour les parents d’élèves de la FCPE de Haute-Garonne, il s’agit là “d’une aumône que le rectorat daigne accorder à l’instruction des enfants”. Le Journal Toulousain leur donne la parole.
60 postes qui ne couvriront même pas les directives du ministre Blanquer sur la nécessité de dédoubler des grandes sections en Éducation Prioritaire, de limiter les effectifs à 24 pour les grandes sections, les CP et CE1 hors éducation prioritaire. Rien que pour pouvoir répondre à ces exigences, ce sont 304 postes dont l’école primaire aurait besoin en Haute-Garonne.
L’École est en passe d’éclater en morceaux en raison des crises économiques, sociales et maintenant sanitaires. Quelles seront les principales victimes des pouvoirs publics, chantres de l’austérité imposée à l’école publique ? Nos enfants et leur droit à l’éducation.
Les parents d’élèves en ont assez du service public au rabais, des protocoles inapplicables, qui les obligent à poser des congés pour garder leurs enfants fragilisant ainsi leurs positions professionnelles, des classes qui ferment, de la continuité pédagogique dégradée, de la politique ubuesque de tests imposée à leurs enfants…
Ce sont pour toutes ces raisons que les parents de la FCPE 31 soutiennent les professionnels de l’Éducation nationale et s’associent à leurs revendications légitimes.
Les raisons de la colère
Pour comprendre les raisons de notre colère, d’après le chiffrage réalisé par le SNUipp-FSU 31 à partir du document transmis pour les instances de carte scolaire du 3 février 2022, plus de 1 000 postes sont nécessaires pour couvrir les besoins de l’école primaire en Haute-Garonne, pour la rentrée 2022 :
- 404 postes pour 1 RASED complet pour 800 élèves
- 261 postes pour ne plus avoir de classes à plus de 25 élèves
- 29 postes pour ne plus avoir de classes à plus de 20 élèves en REP et REP+
- 11 postes pour la prise en compte des élèves d’ULIS
- 5 postes pour les Enseignants Référent de Scolarité
- 181 postes, au moins, pour assurer 1 semaine de formation continue pour tous les enseignants devant classe
- 90 postes pour assurer le retour au taux de scolarisation des moins de 3 ans de 2020 (15% d’une classe d’âge)
- 102 postes, au moins, pour améliorer le remplacement
- 30 postes pour l’augmentation des décharges de direction selon les annonces ministérielles
- 166 postes pour l’augmentation de toutes les décharges de direction selon nos mandats.
TOTAL = 1279 postes
La FCPE 31 demande des comptes
Nous, parents d’élèves de la FCPE de Haute-Garonne, revendiquons que le « quoiqu’il en coûte », qui ouvre largement les vannes des finances publiques au secteur économique, soit également appliqué à l’École publique et manifestons notre désapprobation face à ces propositions indignes des besoins réels du service public de l’Éducation nationale. En écho à notre initiative de novembre 2020 par laquelle nous dénoncions le manque d’anticipation de l’Éducation nationale face à la seconde vague : où en est la généralisation des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air ? Où en est l’adaptation des bâtis scolaires pour faire face à une nouvelle crise sanitaire ?
Cette absence de résilience de l’Éducation nationale est un choix politique cynique qui fait fi de l’intérêt des élèves et de leurs parents.
De plus, les parents d’élèves membres du Conseil départemental de l’Education nationale (CDEN) sont convoqués dans des délais qui ne leur permettent pas de siéger, organisant ainsi leur mise à l’écart de la communauté éducative.
Pour toutes ces raisons, les représentants de la FCPE 31 ne siègeront pas au (CDEN) du 7 février 2022 consacré à la carte scolaire du 1er degré pour la rentrée 2022.
La FCPE de Haute-Garonne
Première fédération de parents d’élèves, la FCPE participe à la vie scolaire pour défendre l’intérêt des enfants et représenter les parents auprès des institutions et des pouvoirs publics.