Le département du Gers, comme beaucoup d’autres en France, fait face à une pénurie de médecins, exacerbée dans les centres de santé de Fleurance et Plaisance. Jérôme Samalens, vice-président du Conseil départemental en charge de la lutte contre la désertification médicale, nous éclaire sur la situation actuelle.
« Tous les territoires sont en manque de médecins en France », explique Jérôme Samalens, vice-président du Conseil départemental en charge de la lutte contre la désertification médicale. La situation n’est pas différente dans le Gers, où des centres de santé départementaux ont ouvert il y a deux ans. Ces derniers, situés à Plaisance, Fleurance, et Vic-Fezensac, ont connu une montée en puissance progressive, mais rencontrent certaines difficultés.
À Plaisance, par exemple, deux docteurs ont pris leur retraite plus tôt que prévu. Un autre, initialement prévu pour rester, a décidé de partir. Puis, un quatrième départ est également survenu à la suite d’un mauvais choix de recrutement. « Nous avions anticipé deux départs, mais les deux autres ont été des aléas imprévus », raconte Jérôme Samalens.
Et si le Département, qui compte actuellement 15 praticiens, dont deux spécialistes pédiatres, observe un retour de médecins libéraux dans les zones où des centres de santé ont été implantés, cela s’avère être insuffisant. « Nous n’avions pas prévu de remplacer immédiatement les départs à la retraite, ce qui crée des lacunes », explique l’élu gersois. Ainsi, il manque un médecin à Fleurance et un autre à Plaisance. De plus, la collectivité envisage l’ouverture d’un centre supplémentaire à Masseube, nécessitant deux praticiens d’ici la fin de l’année 2024. Quatre généralistes sont ainsi recherchés par le Département du Gers.
Dans l’attente que soient comblés ces postes vacants, comment les patients font face à l’absence de médecins ? « Dans la ville de Simorre, par exemple, il n’y a plus de praticien. Les patients doivent se débrouiller en se rendant dans les communes voisines », explique Jérôme Samalens. Les médecins des centres de santé essayent alors d’intervenir à temps partiel dans ces communes pour combler le déficit.
À Plaisance, malgré la présence de deux médecins du Département et de deux libéraux, la situation est relativement stable. À Fleurance, en revanche, la pression se fait plus forte. « Nous avons deux jeunes anciens internes en période de transition sur le poste vacant et une médecin coordinatrice en congé maternité. Des remplaçants viennent en soutien, mais c’est un territoire avec une patientèle de 12 000 habitants », détaille l’élu gersois. Il ajoute : « Un médecin généraliste prend généralement en charge environ 1 000 patients, ce qui crée une forte pression sur les effectifs existants. »
Le recrutement de nouveaux médecins reste un défi. « Nous avons reçu quelques candidatures depuis la publication de l’annonce, mais rien de ferme pour le moment. Le processus de recrutement est long et complexe, d’autant plus que cela implique souvent des changements de vie importants pour les médecins qui doivent se déplacer avec leur famille », souligne Jérôme Samalens. En attendant de trouver des candidats sérieux et engagés, le Département continue de compter sur des remplaçants, malgré les défis liés à l’instauration d’une relation de confiance entre les patients et les médecins temporaires. « Il est clair que la situation demande des efforts constants et une adaptation continue », assure Jérôme Samalens.
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