La chambre régionale des comptes Occitanie épingle la gestion de l’aéroport de Nîmes, défavorable pour la communauté d’agglomération.
La chambre régionale des comptes d’Occitanie a dévoilé ce mardi 26 septembre un rapport sur la gestion de l’aéroport de Nîmes par la communauté d’agglomération de Nîmes Métropole. La structure, propriété de l’État, est gérée par la collectivité depuis 2018, quand elle a repris les compétences du syndicat mixte qui en avait la charge auparavant. La Métropole en a confié l’exploitation à la société Edeis, dans le cadre d’une délégation de service public.
Mais voilà. La communauté d’agglomération ne s’y retrouve pas dans ces contrats. La chambre estime qu’ils « se sont avérés particulièrement déséquilibrés, en faveur de la société délégataire Edeis alors que dans le même temps, le budget annexe Aéroport de la communauté d’agglomération de Nîmes était structurellement déficitaire ».
La délégation de service public actuellement en vigueur, signée en 2022 pour une durée de six ans, prévoit un rééquilibrage financier en faveur du délégant. Cependant, elle repose sur des hypothèses « optimistes, voire fragiles », selon le rapport.
En effet, le contrat table sur un quasi doublement du trafic, de 223 403 passagers en 2022 à 407 040 en 2028, avec le développement des liaisons domestiques, notamment parisiennes. Or, ces liaisons font face à des contraintes environnementales liées à la loi Climat et sont soumises à une forte concurrence du train, du bus et du covoiturage. Aussi, la zone de chalandise nîmoise est en concurrence avec les aéroports de Montpellier et Marseille. La chambre régionale des comptes estime que « l’absence de stratégie de coopération avec les aéroports voisins fragilise fortement l’avenir de l’aviation commerciale nîmoise ».
« L’aviation commerciale est déficitaire et les projections de trafic les plus optimistes ne permettent pas d’atteindre un point d’équilibre sans aides publiques », souligne le rapport de la chambre, qui évoque 8,1 millions d’euros entre 2022 et 2028. « Ces aides (celles octroyées par le délégant au délégataire et celles versées par le délégataire à la compagnie aérienne) n’ont pas été notifiées à la Commission européenne, ce qui aurait dû être fait afin de lever tout risque de leur qualification en aides d’État. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires