Un rapport de la chambre régionale des comptes pointe les déséquilibres financiers entre le délégataire privé et le gestionnaire public de l’aéroport de Nîmes, qui n’est pas rentable sans les aides publiques.
La chambre régionale des comptes a rendu public, le 26 septembre, un rapport sur la gestion de l’aéroport de Nîmes. Celui-ci accueille une seule compagnie aérienne régulière, la low cost Ryanair, et propose sept destinations au Royaume-Uni, en Belgique, au Portugal et au Maroc. Le rapport met en lumière les difficultés financières de cet équipement. Il n’est rentable que grâce aux subventions de Nîmes métropole, son délégant depuis 2018.
L’aéroport de Nîmes est l’un des rares en France qui appartienne à l’État, mais sa gestion est déléguée à une société privée. Il s’agit du groupe Edeis, qui gère et exploite l’aéroport gardois depuis 2017. La dernière convention signée avec Nîmes métropole porte sur une durée de sept ans à compter du 1er janvier 2022.
Selon la chambre régionale des comptes, la société Edeis présente des comptes peu transparents et peu explicites, notamment sur les charges de développement aérien. Elle constate que la délégation est structurellement déficitaire à hauteur d’un quart du chiffre d’affaires, mais que la contribution de Nîmes métropole a permis au délégataire de dégager un bénéfice.
Sur la période 2013-2021, malgré un nombre de passagers et un chiffre d’affaires inférieurs aux prévisions, l’exploitation de l’aéroport est parvenue à générer un résultat supérieur à ce qui avait été prévu dans les contrats de délégation. Or, Edeis a conservé, pour l’essentiel, cet excédent évalué à 1,18 million d’euros. Sur ce montant, moins de 16% est revenu à la communauté d’agglomération Nîmes Métropole.
La chambre régionale des comptes pointe également le fait que le délégataire a conservé indûment une somme d’environ 4,5 millions d’euros correspondant à la perception irrégulière de recettes domaniales, contrairement à la recommandation du précédent rapport de la chambre.
Le rapport souligne que « l’existence d’une activité commerciale contribue aujourd’hui à amortir des coûts d’entretien de la piste inhérents à la présence de la Sécurité civile », qui assure des missions d’intérêt général liées à la lutte contre les incendies. L’activité domaniale constitue en revanche une source potentielle de revenus pour l’aéroport que Nîmes métropole entend bien exploiter plus amplement.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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