L’Insee vient de publier une étude qui dresse le visage de la pauvreté en Occitanie. Avec 461 000 ménages vivant avec 1 120 euros par mois, elle est la quatrième région la plus pauvre de France métropolitaine.
Donner une vue d’ensemble de la pauvreté en Occitanie. C’est tout l’objectif de la dernière étude de l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee). Ainsi, en Occitanie, 461 000 ménages vivent sous le seuil de pauvreté monétaire, c’est-à-dire avec 1 120 euros par mois pour une personne seule, en 2020. Ce qui représente 16,8% de la population, contre 14,4% en France métropolitaine. L’Occitanie est la quatrième région la plus pauvre, derrière la Provence-Alpes-Côte d’Azur (17%), les Hauts-de-France (17,2%) et la Corse (18,3%).
Pour appréhender le degré de pauvreté dans la région d’une autre manière, l’Insee met également en avant dans son étude le niveau de vie médian des personnes pauvres. Il s’élève à 10 730 euros annuels en Occitanie. Cette dernière arrive là encore à la quatrième place des régions de France métropolitaine. Il n’y en a effectivement que trois autres qui affichent un niveau de vie médian des personnes pauvres plus faible : la Corse (10 630 euros), la Provence-Alpes-Côte d’Azur (10 600 euros) et l’Île-de-France (10 340 euros).
Au niveau départemental, les disparités en matière de pauvreté sont conséquentes en Occitanie. En effet, sur les 13 départements de la région seulement deux, l’Aveyron (14%) et la Haute-Garonne (13,3%), ont un taux de pauvreté inférieur à celui de France métropolitaine. Tandis que quatre d’entre eux, les Pyrénées-Orientales (20,7%), l’Aude (20%), le Gard (19,4%) et l’Hérault (18,7%), figurent parmi les sept départements métropolitains les plus pauvres. La pauvreté monétaire est donc plus marquée sur le littoral en Occitanie.
Pour preuve, les intercommunalités de l’arrière-pays méditerranéen font partie des 10% des Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de France métropolitaine où la pauvreté est la plus forte. Mais elle est également importante dans les communes urbaines les plus denses de la région comme Toulouse, Montpellier, Nîmes, Béziers ou Perpignan, notamment dans les quartiers prioritaires. Ainsi, 21,4% de la population des ménages est pauvre au sein de l’urbain dense en Occitanie contre 18,1% en France métropolitaine.
Si la pauvreté est plus forte en Occitanie qu’en France métropolitaine à tous les âges, elle l’est en particulier chez les plus jeunes. La région est d’ailleurs la deuxième de France où le taux de pauvreté des moins de 30 ans est le plus élevé (27,2%). Et si l’on regarde selon le type de ménage et non l’âge, l’Occitanie (32%) est aussi la deuxième région dans laquelle le taux de pauvreté des familles monoparentales est le plus élevé. Après celles-ci, ce sont les personnes vivant seules, femmes (22%) comme hommes (24%), qui sont les plus touchées par la pauvreté monétaire.
Dans son étude, l’Insee a dressé six profils de ménages pauvres en Occitanie pour connaître leurs principales caractéristiques :
En plus de la pauvreté monétaire, les ménages doivent composer avec d’autres difficultés comme l’insertion professionnelle, le niveau de formation initiale, la situation familiale, l’accès au logement, aux soins et aux services publics. Vivre dans un territoire exposé à ces fragilités peut renforcer leur précarité. Au sein de l’Occitanie, justement, la moitié de la population (50,8 %) vit dans un EPCI présentant une grande fragilité pour au moins un de ces facteurs. Et c’est la situation familiale qui est la principale difficulté accroissant le risque de pauvreté.
D’ailleurs, 45,2 % de la population en Occitanie réside dans une intercommunalité très fragile au regard de ce facteur et qui est principalement située sur le littoral. Ainsi, la population de la plupart des EPCI de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et du Gard cumule une forte pauvreté monétaire et des situations familiales délicates. Dans l’espace rural, les difficultés portent surtout sur l’accès aux services et parfois l’accès aux soins et dans une moindre mesure sur les faibles niveaux de diplômes et à une insertion plus difficile sur le marché du travail.
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