Les grandes entreprises de la filière aéronautique implantées dans le Sud-Ouest, à savoir l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, enregistrent une baisse de 37 % de leur chiffre d’affaires en 2020 à cause de la crise sanitaire selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
L’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a mené une étude sur l’impact de la crise sanitaire (2020) sur les entreprises du secteur aérospatial dans le Sud-Ouest. Cette partie de la France comprend l’Occitanie et sa région voisine, la Nouvelle-Aquitaine. Au total, 1 205 entreprises œuvrant dans les filières aéronautique et spatiale y sont implantées, sur les 4 480 du territoire national (hors Guyane).
L’étude de l’Insee montre que les sociétés les plus impactées en 2020 par la crise sanitaire sont les grandes entreprises de la filière aéronautique, spécialisées dans la construction d’aéronefs et de leurs moteurs. Elles sont 85 dans le Sud-Ouest et réalisent un chiffre d’affaires de 86 milliards d’euros, soit plus de trois quarts du chiffre d’affaires total de la filière en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine.
Seulement, l’Insee dévoile que leur chiffre d’affaires essuie une baisse de 37 % en moyenne en 2020. Ceci s’explique par le fait que ces grandes entreprises sont très dépendantes de la bonne santé de l’aéronautique, puisque 75 % de leur production sont destinés à la filière.
Le manque de diversification de leur activité les expose donc fortement au repli de l’activité aéronautique enregistré au début de la crise sanitaire, notamment à cause de la baisse des commandes d’avions constatée durant les périodes de restrictions de déplacements.
En dehors des grandes entreprises, l’Insee montre que la crise sanitaire a fortement impacté l’ensemble des sociétés dépendantes de l’activité aéronautique. Elles sont 364 au total dans le Sud-Ouest, principalement des PME dont 94% de leur chiffre d’affaires (6 milliards d’euros en 2020) est lié au marché aéronautique.
De plus, six de ces sociétés sur dix ont généralement un client principal, « qui représente plus de la moitié de leur chiffre d’affaires », explique l’Institut. Autrement dit, si ce client n’effectue pas de commande, les recettes de ces entreprises peuvent baisser jusqu’à 50%.
À cause de la chute globale de l’activité du secteur aéronautique, cette catégorie d’entreprises enregistre un recul moyen de 30% de leur chiffre d’affaires en 2020. Soit une baisse quasi identique à celle des grandes entreprises de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine. Ceci est lié au fait que la grande majorité de ces PME œuvrent dans le secteur industriel, un secteur dans lequel de nombreuses fonctions n’ont pas pu s’adapter au télétravail.
Contrairement aux entreprises de l’aéronautique, celles spécialisées dans le spatial ont, économiquement, très peu été impactées par la crise sanitaire. Elles sont 57 dans le Sud-Ouest à construire des astronefs et leurs moteurs, soit plus de la moitié des entreprises de la filière au niveau national, et ont généré en 2020 un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros.
« Le marché du spatial ayant été plus préservé (que le marché aéronautique, NDLR), le chiffre d’affaires de ces entreprises n’est qu’en léger retrait en 2020 », à hauteur de -2%, poursuit l’Insee. Ceci s’explique par l’activité du secteur spatial qui n’a pas été mise à l’arrêt durant la crise sanitaire, n’essuyant aucune restriction autre que les premiers confinements.
Dans la filière de l’aérospatial, « l’emploi résiste mieux que l’activité à la crise », annonce l’Insee. En effet, l’emploi total (hors intérim) des entreprises du Sud-Ouest ne recule que de 3,4 % en 2020. Mais ceci représente tout de même une baisse de 6 900 salariés.
« Les recours aux dispositifs de soutien, la nature des contrats, l’ajustement en amont par l’emploi intérimaire, la solidité financière des entreprises leur permettant ou non de conserver les compétences en période de repli des activités peuvent expliquer les décalages constatés entre l’évolution de l’activité et celle de l’emploi », termine l’Institut.
Commentaires