Ce mercredi 15 mai au matin, les employés des prisons d’Occitanie bloquent l’ensemble des établissements pénitentiaires de la région en contestation après l’attaque qui a eu lieu à Incarville dans le Nord de la France. La veille, un « commando lourdement armé » a attaqué un convoi de deux fourgons pénitentiaires qui procédait à une extraction judiciaire en direction de la maison d’arrêt d’Evreux. Deux agents sont décédés.
Les agents des établissements pénitentiaires de la région sont en colère, comme l’a indiqué le secrétaire régional de l’Ufap-Unsa Occitanie interrogé sur France Bleu Occitanie ce mercredi 15 mai. Ce dernier a ainsi annoncé que « toutes les prisons d’Occitanie sont bloquées ce matin, après l’attaque d’Incarville ». Il ajoute : « Tous les agents sont mobilisés, il n’y a pas d’entrée, ni de sortie ou d’accès au parloir. C’est grave ce qu’il s’est passé. Il serait temps que le gouvernement puisse nous débloquer plus de moyens et que nous ayons des fourgons blindés pour ce genre de déplacements. » Ainsi, les centres pénitentiaires d’Albi, de Muret, de Carcassonne, de Tarbes, ou encore de Montpellier restent fermés aujourd’hui.
Ces blocages des prisons en Occitanie font suite à l’attaque mortelle d’un fourgon pénitentiaire qui a eu lieu ce mardi 14 mai vers 11h10 à Incarville, sur l’autoroute A13, dans le Nord de la France. Selon les informations communiquées par le ministère de la Justice, le convoi, composé de deux fourgons, effectuait le retour d’une extraction judiciaire depuis le tribunal judiciaire de Rouen vers la maison d’arrêt d’Evreux. Malheureusement, le convoi a été pris pour cible par un « commando lourdement armé » au péage d’Incarville, causant ainsi la mort de deux agents pénitentiaires du Pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) de Caen. Trois autres agents ont été grièvement blessés, certains avec un pronostic vital engagé, et sont actuellement pris en charge par l’hôpital de Rouen.
Face à cette tragédie, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, s’est alors rendu à la cellule de crise nationale de l’administration pénitentiaire. Il a exprimé sa profonde consternation, déclarant que « l’administration pénitentiaire est en deuil, notre pays est en deuil ». Il a également promis que tous les moyens nécessaires seraient déployés pour retrouver les auteurs de cette attaque ignoble, soulignant que ceux-ci seraient « interpelés, jugés et châtiés à la hauteur du crime qu’ils ont commis ».
Au lendemain du drame, les actions se multiplient. Dans plusieurs communiqués, l’Union Fédérale Autonome Pénitentiaire (Ufap) Unsa et la CGT Pénitentiaire ont exprimé leur solidarité avec les familles des victimes et ont souligné l’urgence d’une meilleure reconnaissance des dangers auxquels sont exposés les agents. Ils déclarent alors : « Ces héros du quotidien ont été pris dans un guet-apens fatal orchestré par des délinquants lourdement armés, illustrant une fois de plus les dangers extrêmes auxquels nous sommes confrontés. »
Ils interpellent également le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti : « Nous appelons à une mobilisation générale, pour une meilleure reconnaissance du danger auquel nous sommes exposés et pour une amélioration significative de nos moyens de défense. Il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour garantir notre sécurité et nous fournir les ressources nécessaires pour prévenir de telles tragédies à l’avenir. »
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