Dans les Pyrénées, plusieurs stations de ski ont dû fermer leurs portes à cause du manque de neige durant les 30 dernières années. C’est notamment le cas des Fourquets et de Mosset, dans le département des Pyrénées-Orientales, mais aussi de celles du Col du Soulor et de Payolle, dans les Hautes-Pyrénées.
Le lancement de la saison hivernale n’a pas été de tout repos pour les stations de ski des Pyrénées. Plusieurs d’entre elles ont dû reporter leur ouverture à cause du trop faible taux d’enneigement, comme le Cirque de Lys, dans les Hautes-Pyrénées, ou Les Angles, dans les Pyrénées-Orientales. D’autres ont bel et bien ouvert dès le début du mois de décembre, mais ont finalement dû fermer quelques semaines plus tard, durant les premiers jours de janvier, faute de neige. Ce fut notamment le cas du Mourtis, d’abord, puis de Luchon-Superbagnères en Haute-Garonne ensuite, et de Ax 3 domaines et les Monts d’Olmes, en Ariège. Dans ce même département, la station de l’étang de Lers reste même fermée pour la troisième année consécutive. Les conditions météorologiques mènent donc la vie dure aux domaines skiables des Pyrénées. Elles ont d’ailleurs parfois scellé leurs sorts.
La station de ski de Mosset, située à seulement 1 300 mètres d’altitude sur le Col de Jau, dans les Pyrénées-Orientales, était autrefois surnommée “la plus petite station de ski du monde” – ce qui lui a d’ailleurs valu quelques coups de projecteurs médiatiques. Malgré une grande fréquentation des touristes, notamment attirés par son aspect familial, la station a fermé dans les années 2000 à cause du manque de neige. Un seul téléski, installé à partir des années 1960, desservait deux courtes pistes bleues. Ils ne sont désormais que de vieux souvenirs.
La station des Fourquets, à Prats-de-Mollo dans les Pyrénées-Orientales également, a fermé à la même époque, pour les mêmes raisons. « Elle a bénéficié d’un bon enneigement pendant plus de 20 ans. À l’époque, nous pouvions monter au sommet de la station, à 1 700 mètres d’altitude, grâce à l’un des deux téléskis, puis descendre deux pistes vertes, une bleue, une rouge et une noire », raconte Joseph Duniac, ancien président du ski club.
La station du Col du Soulor, elle, a cessé de fonctionner plus tôt, dans les années 1990, après la perte de son manteau neigeux. « C’est là-bas que j’ai appris à skier », se souvient Jean-Pierre Cazaux, maire de la commune d’Arrens-Marsous, autrefois gestionnaire de la station. Elle s’était équipée d’un premier téléski de 300 mètres au début des années 1960, qui desservait une seule piste pour les skieurs d’un niveau “moyen”. « À l’époque, il n’y avait pas de code couleur comme aujourd’hui », plaisante l’édile. Puis un deuxième téléski, plus petit (50 mètres), a rejoint le premier quelques années plus tard pour transporter les visiteurs jusqu’au départ d’une piste dédiée aux débutants. Mais à 1 400 mètres d’altitude, sur un col mal exposé, la neige ne tenait pas. « Nous avons bien essayé de planter des sapins pour la maintenir, mais cela n’a pas fonctionné… », se rappelle Jean-Pierre Cazaux.
Les équipes de la commune ont procédé au démontage des équipements de la station de ski alpin d’Arrens-Marsous en 1992. Ceci, alors qu’à quelques kilomètres de là, le petit village de montagne voyait naître de nouveaux domaines skiables. Comme celui du Val d’Azun, qui s’étend du Col du Soulor au Col de Coraduque, principalement dédié au ski de fond. Ou, un peu plus loin, ceux de Cauterets et de Luz-Ardiden. Les touristes sont encore très présents dans ces stations en période hivernale. Le maire d’Arrens-Marsous en est sûr, si ce n’était pas le manque de neige qui avait poussé la petite station du Col du Soulor à fermer ses portes, les grands domaines skiables à proximité auraient de toute façon attiré tous les touristes.
La station de ski de Payolle, à Campan dans les Hautes-Pyrénées, a cessé de fonctionner il y a plus de dix ans. Elle a été créée dans les années 1960, avec l’installation d’un premier téléski, puis d’un deuxième, juste à côté. « La station était toute petite. Ces remontées desservaient seulement deux pistes vertes », explique Alexandre Pujo-Menjouet, actuel maire de Campan. Le domaine était aussi très apprécié pour ses pistes balisées de ski de fond, qui traversaient de superbes paysages. En 2016, lorsque le dernier téléski a été démonté, la question de le remplacer par un tapis roulant s’est posée. Mais le projet a finalement été abandonné.
« L’activité hivernale n’a plus tout son sens à Payolle, même si nous aurions préféré continuer de vivre des activités nordiques… Mais le problème, c’est que le taux d’enneigement est de trois semaines par an en moyenne sur les dix dernières années. Ce n’est pas suffisant », déplore l’édile. À la place des deux téléskis, le maire de Campan a opté pour l’installation d’un pump track (circuit bosselé destiné aux VTT et BMX) exploité toute l’année par les habitants et les vacanciers. Un peu plus en hauteur, au pied du col d’Aspin, demeure encore un lac artificiel construit à la même époque que la station de ski. Il appartient au domaine du Grand Tourmalet. Les touristes l’explorent quand ils le peuvent en raquettes ou en skis de fond, mais chaussent désormais davantage les baskets.
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