Alors que le coût de la vie pour les étudiants n’en finit plus d’augmenter, la Région Occitanie a mis en place trois nouveaux dispositifs à destination des plus précaires en cette rentrée. Les détails.
« Le coût de la vie pour les étudiants s’annonce 2,25% plus élevé que celui de 2023. Une hausse qui vient s’ajouter aux +6,47% de l’année passée, et à celles des années précédentes Un recul sans précédent des conditions de vie des étudiants qui hypothèque les chances de réussite des plus précaires », déplore Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie. En effet, selon la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), un étudiant sur cinq a envisagé d’arrêter ses études faute de moyens. Face à cela, la collectivité a décidé de « faire de la lutte contre la précarité une priorité ». Ainsi, la collectivité a adopté en juillet dernier de nouveaux dispositifs pour la rentrée scolaire, dont deux « absolument uniques et exclusifs en France », souligne Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région en charge notamment de l’enseignement supérieur.
Le premier : un budget participatif doté de 500 000 euros. Du nom de “Vos solutions pour la vie étudiante”, il vise à « faire émerger et soutenir des initiatives innovantes pour améliorer le quotidien et la qualité de vie des étudiants ». Ce sont uniquement des associations étudiantes qui ont déposé les propositions pour lesquelles tous les habitants d’Occitanie âgés de 15 ans et plus peuvent voter en ligne jusqu’au mercredi 16 octobre. Ils sont appelés à en choisir trois parmi les 30 projets retenus qui couvrent des thématiques diverses. « Il y a de l’environnement, du social, de l’art ou encore de la culture », liste Quentin Leroi, vice-président étudiant au conseil des études de l’INSA de Toulouse. En effet, vous pouvez notamment voter pour la plantation d’un verger, un projet de laverie solidaire, un festival de théâtre ou encore une ligne d’écoute nocturne.
« Ce sont des projets qui vont avoir beaucoup d’impact positif sur la vie étudiante », estime Quentin Leroi, qui, avec d’autres jeunes, a participé à la conception de ce budget participatif. « Nous avons pu mettre à profit notre expérience de terrain puisque nous sommes bien placés pour savoir ce qui se passe sur nos campus », souligne-t-il. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Région Occitanie travaille depuis plus d’un an maintenant avec les étudiants afin de « co-construire les politiques publiques de l’enseignement supérieur » sur le territoire. « Nous, élus régionaux, avions des idées de ce qui leur était nécessaire. Mais nous avons considéré que les étudiants devaient nous dire si les besoins que nous avions identifiés étaient justes et, également, qu’ils définissent ceux qui étaient prioritaires, selon eux », indique Nadia Pellefigue.
Le second dispositif « unique en France » consiste au financement de vacations pour 100 “étudiants Occitanie solidaires”. En clair, de jeunes ambassadeurs qui viendront à la rencontre de leurs pairs en difficulté pour les informer sur les aides et services auxquels ils peuvent prétendre. « Nous avons constaté qu’il y avait un déficit d’accès aux droits, tout simplement parce qu’il y a un manque d’informations sur ces derniers, comme les aides à la mutuelle étudiante ou au logement. Beaucoup d’étudiants les méconnaissent », relève Nadia Pellefigue. Et si la collectivité a décidé de mobiliser des jeunes pour cette mission, c’est parce que « l’information de pair-à-pair fonctionne mieux ». « Les étudiants se tournent davantage vers les autres jeunes pour avoir des informations », constate la vice-présidente de la Région.
La Région Occitanie va mobiliser une enveloppe de 300 000€ pour ce dispositif qui pourrait bénéficier à « entre 4 000 et 5 000 étudiants » en situation de précarité et doit, dans le même temps, permettre à des jeunes d’obtenir un job étudiant. En effet, les “étudiants Occitanie solidaires”, qui travailleront six à huit heures par semaine sur les sept mois d’année universitaire, ne seront pas bénévoles. Ils percevront 300 à 400 euros par mois. « C’est une manière d’aider à la lutte contre la précarité étudiante en rémunérant des étudiants pour une mission de plusieurs mois et aussi de réaffirmer notre confiance envers eux au-delà du fait de les rendre acteurs de la construction de nos politiques publiques », déclare Nadia Pellefigue avant de préciser que ces 100 jeunes ambassadeurs sont en cours de recrutement.
Enfin, la troisième nouveauté de la rentrée, c’est la distribution de produits d’hygiène du quotidien. « Ce sont des produits qui représentent un coût important pour les étudiants. L’objectif était donc de soulager la pression sur leur portefeuille », informe la vice-présidente de la Région Occitanie qui s’est appuyée sur une expérimentation menée à l’université de Nîmes pour mettre en place cette mesure. Sur leur campus, les étudiants pourront ainsi récupérer gratuitement jusqu’à trois produits d’hygiène par mois, notamment du savon, du déodorant, du gel douche ou encore du dentifrice.
Et pour profiter de cette mesure, les jeunes ont juste à présenter leur carte étudiante. « Ce dispositif ne s’adresse pas uniquement aux étudiants boursiers, mais bien à celles et ceux qui considèrent qu’ils en ont besoin », appuie l’élue. Cette année, la Région Occitanie va mobiliser 100 000€ pour soutenir les universités dans la mise en œuvre de cette mesure et les aider à identifier des entreprises locales fabriquant ces produits d’hygiène. « Nous avons souhaité que les produits distribués aux étudiants soient fabriqués en Occitanie », souligne Nadia Pellefigue.
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