Six députés du Tarn et de la Haute-Garonne ont demandé, dans un courrier, au ministre des Transports, Clément Beaune, d’étudier le projet alternatif à l’A69 proposé par le collectif “La voie est libre”. Il vient de dévoiler son avis au sujet de ce plan d’aménagement.
Ils souhaitaient que le ministre des Transports « prenne le temps de l’étudier sérieusement ». Six députés du Tarn et de la Haute-Garonne (Anne Stambach-Terrenoir, Karen Erodi, François Piquemal, Christophe Bex, Hadrien Clouet et Christine Arrighi) ont envoyé un courrier à Clément Beaune pour lui demander de prendre en compte le projet alternatif à l’A69 de “La voie est libre” (LVEL), appelé “Une autre voie”.
Pour rappel, le collectif, qui s’oppose à la future autoroute entre Toulouse et Castres, proposait la création d’une véloroute nationale de 62 kilomètres, un réaménagement de la RN 126 et une redynamisation des transports en commun, notamment du ferroviaire. Dans son courrier de réponse aux six députés, le ministre des Transports a donc donné son avis au sujet de ce plan d’aménagement.
Clément Beaune estime ainsi que l’aménagement de la RN 126 « apporterait un niveau de service inférieur à celui de l’autoroute en termes de sécurité, avec une vitesse moindre, tout en coûtant plus cher à la collectivité ». « Il ne répondrait de plus qu’à un objectif de desserte locale, sans intégrer l’enjeu plus global de désenclavement et d’aménagement du territoire », ajoute le ministre des Transports.
En ce qui concerne la véloroute, il souligne « l’intérêt certain du projet ». Mais pour lui, cet axe « ne saurait répondre aux mêmes fonctionnalités que l’A69 et ne constitue donc pas une alternative au projet ». Enfin, Clément Beaune juge que « la ligne ferroviaire Toulouse-Castres-Mazamet ne dessert pas l’ensemble du territoire irrigué par le projet A69 et ne permet pas un accès facilité et équitable de tous les habitants à ce mode de transport ».
Toutefois, il considère que la réalisation du projet de l’A69 « ne doit pas conduire à relâcher les efforts portés pour en réduire l’impact ». Il informe que « le projet initial prévoyait 380 hectares d’artificialisation, seuls 300 hectares seront concernés et la moitié d’entre eux pourront être rendus aux activités agricoles ou aux espaces naturels grâce à l’implantation de barrières de protection au plus près de la route ».
Le ministre des Transports affirme ainsi que « seule une centaine d’hectares sera réellement imperméabilisée ». Clément Beaune fait par ailleurs savoir, dans son courrier envoyé aux six élus locaux, qu’il a, cet été, « demandé au concessionnaire de réduire cette surface et cinq hectares supplémentaires de parkings et de bord de route ont pu être identifiés, qui ne seront finalement pas imperméabilisés ».
Mais cette réponse du ministre des Transports ne satisfait pas les députés. « Il s’entête à défendre le projet écocide, inutile et coûteux de l’A69 en balayant notamment d’un revers de la main le projet innovant porté par “La voie est libre” », déplore Karen Erodi sur X (anciennement Twitter). Le collectif a également réagi aux propos de Clément Beaune dans une publication sur sa page Facebook.
« Monsieur le ministre Clément le Bonimenteur prétend résoudre l’aberration du projet de l’A69 Castres-Toulouse en “épargnant” quelques hectares. Quelle mépris face à la mobilisation grandissante de tout un territoire contre ce projet écocidaire, antisocial et antidémocratique ! Ce gouvernement bâtit des “plans ambitieux pour l’écologie” comme d’autres bâtissent des châteaux en Espagne », dénonce LVEL.
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