D’après l’Insee, l’Occitanie comptait 134 000 logements vacants depuis plus de deux ans en 2019. Plutôt anciens et petits, ces derniers se trouvent surtout dans les départements ruraux.
Le nombre est conséquent. Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’Occitanie comptait 134 000 logements vacants depuis plus de deux ans dans son parc privé en 2019. Cela représente 3,9% des habitations de la région.
Dans la région, les territoires ruraux sont les plus touchés par la vacance dite “structurelle”, c’est-à-dire de plus de deux ans. C’est notamment le cas de l’Aveyron. Près de 14 500 logements sont en effet vides depuis plus de 24 mois dans le département. Il affiche ainsi le taux de vacance structurelle le plus élevé d’Occitanie (7,9 %).
Ce taux grimpe même jusqu’à 10% dans certaines intercommunalités de l’Aveyron, comme par exemple dans la communauté de communes Decazeville Communauté. Le taux de vacance structurelle est bien moins élevé dans les départements urbains. Seulement 2% des logements sont effectivement vacants depuis plus de deux ans en Haute-Garonne et 2,8 % dans l’Hérault.
La vacance structurelle est d’ailleurs faible dans les zones immobilières les plus tendues, notamment Montpellier et les communes alentours et l’agglomération toulousaine. La taxe annuelle sur les logements vacants depuis plus d’un an à laquelle sont soumis les propriétaires pourrait l’expliquer. La vacance structurelle est aussi faible dans certaines intercommunalités touristiques en zone de montagne.
Malgré tout, le volume de logements vacants reste important sur l’arc méditerranéen et dans l’agglomération toulousaine. Plus de 5 600 logements sont ainsi inoccupés depuis plus de deux ans dans la communauté urbaine de Perpignan, près de 3 400 dans la communauté d’agglomération de Béziers-Méditerranée et plus de 3 000 dans celle du Grand Narbonne.
Sans surprise, la vacance structurelle touche principalement des logements anciens. Ceux construits avant 1960 sont ainsi trois fois plus souvent vacants que les logements plus récents (8,1 % contre 2,5 %). Cela s’observe surtout dans l’Aveyron et la Lozère. La vacance y est en effet élevée au sein du parc privé construit avant 1960, constitué souvent de petites maisons.
D’ailleurs, la vacance structurelle touche souvent les petites habitations. En effet, les maisons de une à deux pièces sont nombreuses à se retrouver vides durant plus de deux ans (11,1). Alors que cela concerne seulement 5,1% des appartements. En tout, 24 600 petites maisons sont inoccupées dans le parc privé de la région.
Les trois quarts des logements vacants depuis plus de deux ans manquent également de confort. La part de ces habitations est souvent importante dans les territoires ruraux où les taux de vacance structurelle sont les plus élevés, notamment dans les communautés de communes de Cèze, Cévennes, Monts, Rance et Rougier ou Pyrénées Audoises (plus de 85 %).
Par ailleurs, un tiers des logements inoccupés appartiennent à des personnes âgées de plus de 70 ans. «Un élément dont les collectivités doivent tenir compte dans le cadre des politiques de lutte contre la vacance, en particulier dans les territoires éloignés des grands pôles d’emploi où la population vieillit », souligne l’Insee dans son étude.
Pour autant, un quart des logements inoccupés depuis plus de deux ans sont confortables et donc « ne nécessiteraient a priori pas de travaux de rénovation pour être habitables ». Cela représente 32 000 habitations, majoritairement des appartements. Leur nombre est important dans certaines zones tendues.
À Toulouse Métropole, près de 60 % des logements vacants depuis plus de deux ans seraient ainsi habitables. « Cette vacance pourrait être liée à l’importance des ménages multipropriétaires. En effet, une étude nationale a montré que la moitié du parc locatif privé en France est détenue par des ménages possédant cinq logements ou plus et que la vacance des logements augmente avec le nombre de logements possédés », conclut l’Insee.
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