Distribués en France par la Toulousaine Laurence Tartas, les tapis en sisal de la designer Pascale Vétois permettent à une soixantaine de femmes de vivre et de perpétuer un savoir-faire typique de Madagascar. L’art fait parfois bon ménage avec l’éthique…
Tout a commencé dans l’île rouge, rouge comme les tapis qu’on déroule sous les pas des stars. Grande amatrice d’objets de décoration, la Toulousaine Laurence Tartas effectuait un voyage à Madagascar quand elle découvrit, rassemblés dans un bungalow, de multiples trésors glanés auprès des artistes et des artisans locaux. Une caverne d’Ali Baba, où un tapis de sisal lui sauta aux yeux. « J’ai aimé le motif en forme de poissons, l’association des couleurs… » se souvient-elle. Aimé au point d’effectuer des recherches dès son retour à Toulouse. Confectionné dans la matière naturelle issue de l’agave sisalana, plante originaire du Mexique, cet objet était l’œuvre de Pascale Vétois, une designer qui sublime par son talent un savoir-faire ancestral. L’année suivante, son étude de marché sous le bras, Laurence Tartas retourne à Madagascar : « J’étais libre de toute activité professionnelle mais il n’était pas pensable pour moi de vendre des produits dont je n’aurais pas vérifié la qualité, ni le contexte dans lequel on les fabriquait. »
La voilà vite rassurée. Dans l’atelier de Tamatave, les salariées malgaches tressent le sisal dans de bonnes conditions de travail; tout d’abord au nombre de trois, conséquence du succès, elles sont désormais une soixantaine. Quant aux tapis, dotés de coutures invisibles, ils revêtent des couleurs et des formes de plus en plus modernes, propres à séduire un large public. De Madagascar à l’Île Maurice en passant par l’Afrique du Sud, seul l’Océan Indien profitait de ces œuvres d’art.
Grâce à Laurence Tartas, on peut désormais les trouver en France, déclinés au gré d’une collection annuelle composée de trois thèmes – Bulles, Nerfs et Paysages cette année. De quoi satisfaire tous les goûts, d’autant que l’on peut choisir sur catalogue les dimensions, les formes, les teintes et les dessins des tapis, voire effectuer une commande entièrement personnalisée. La manière de les exposer reste à la discretion et au goût du client. En tête de lit ? En panneau mural ? En dessus-de-table recouvert d’une plaque de verre ? Tout simplement au sol ? Dans tous les cas, ces œuvres sont à contempler en se laissant aller à la rêverie devant leur beauté kaléidoscopique.
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