Moult fois récompensé aux quatre coins du monde et exposé tel un objet d’art dans plusieurs musées, le Gyrofocus allie design et respect de l’environnement. Tout en redonnant goût au plaisir d’un feu de cheminée.
Il a été élu “Plus bel objet du monde” en 2009 lors du concours Pulchra, choisi par 75 000 internautes parmi cent objets sélectionnés par un jury d’experts en design et architecture. C’est pourtant la nécessité qui a donné naissance en 1968 au Gyrofocus, bouleversant les canons traditionnels des cheminées, tant par son dessin que par sa conception technique, avec un foyer suspendu et pivotant à 360 degrés. « J’avais besoin de me chauffer », explique sobrement Dominique Imbert, son créateur, 79 ans.
Tour à tour ethnologue en Alaska, aide-cuisinier à Manhattan, docteur en sociologie à la Sorbonne et professeur de lettres dans un lycée parisien, ce Montpelliérain s’installe en 1967 au pied des Cévennes, à Viols-le-Fort (Hérault) pour réaliser des sculptures en acier. Cinquante ans plus tard, L’Atelier Dominique Imbert emploie quatre-vingt-cinq personnes et réalise 10,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2015, son président-fondateur a confié sa direction à un tandem de collaborateurs expérimentés, Laurent Gaborit et Jean-Marc Chalier.
Soixante-cinq modèles de cheminées Focus (marque déposée) ont été déclinés à partir du Gyrofocus, exportés à 50 % dans le monde. Fabriqués en France à Cavaillon, avec des matériaux entièrement recyclables, garantis au moins cinq ans, ils répondent aux exigences de sécurité et de respect de l’environnement avec un rendement supérieur à 70 % et un taux de monoxyde de carbone inférieur à 0,6 %. Dominique Imbert se félicite de voir dans tous les pays, Japon en tête, des gens « pas smicards, mais pas richissimes , ouverts à ce qui remet en question notre façon de vivre ».
« En 1968, les cheminées étaient des trucs en pierre et en poutre, sortes de mausolées staliniens. Je voulais redonner sa place centrale au feu, comme dans ces cheminées de mon enfance où les gens se réchauffaient à l’intérieur. Et ne pas adhérer au sol. Tout ce qui peut s’élever m’a toujours intéressé, y compris l’homme, souvent trop terre à terre. » Lui qui n’a pas fait d’école de design ou d’architecture, ni pris de cours de dessin, cumule les distinctions internationales. Devenu une icône du design, le Gyrofocus est exposé dans des musées d’art contemporain à Bordeaux, Grenoble, Stockholm ou au Guggenheim à New York. Enseveli dans le jardin public de Lerici (Italie), au bord de la mer, il permettra aux futurs archéologues de découvrir comment les terriens se réchauffaient au XXIe siècle.
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