Délaissée en France depuis plus de 30 ans, la bouteille en verre consignée réapparaît ces jours-ci chez plusieurs commerçants toulousains. D’ici trois ans, ce sont 700 000 unités qui pourraient éviter la casse.
® Franck Alix« Rapportez-moi ! » À La Houblonnière, cave à bières du quartier Saint-Cyprien, Florian étiquette cette supplique depuis quelques jours sur de nombreuses références.
Une manière de signaler à ses clients les bouteilles qu’ils pourront lui retourner une fois vidées. « Ce sera un petit surplus de travail pour nous, mais c’est nécessaire », affirme-t-il. « La culture du tout jetable n’est plus tenable. » Une vingtaine de distributeurs et autant de producteurs de bière et de vin de la région vont ainsi jouer le jeu de la consigne, pendant trois mois, dans le cadre d’une expérimentation lancée par l’association Consign’Up.
« Cela va nous permettre d’évaluer le taux de retour, la logistique, le coût ou encore l’impact environnemental d’un tel projet », explique Marion Lembrez, fondatrice de l’association. « Nous espérons collecter 10 000 bouteilles, qui seront ensuite nettoyées dans une station de lavage à Bordeaux en vue de leur réemploi », poursuit-elle. L’objectif, à terme, est l’ouverture d’une station de lavage sur le territoire et la récupération, d’ici trois ans, de quelque 700 000 bouteilles produites et consommées localement.
Voilà qui sonnerait le glas d’une aberration écologique : casser des bouteilles en parfait état dont les morceaux, lavés puis chauffés à 1500°, servent à fabriquer… de nouvelles bouteilles ! Mais le chemin est encore long. « Il faudrait normaliser les bouteilles », explique Marion Lembrez. « Il existe plus de 1 500 modèles différents, ce qui complique leur nettoyage à grande échelle. » Mais cette dernière reste confiante : « Nous arrivons au bon moment, les gens sont prêts », affirme-t-elle.
Axelle Szczygiel
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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