Depuis la rentrée, les 28 élèves d’une classe de moyenne et grande section de l’école maternelle Patte d’Oie à Toulouse sont privés d’enseignant. En congé maternité, la maîtresse n’a toujours pas été remplacée de façon pérenne. Les parents expriment aujourd’hui leur mécontentement et organisent un rassemblement devant l’établissement.
« Le jour de la rentrée, une pancarte nous a informés que nos enfants n’auraient pas de maîtresse cette année », raconte Audrey Pegaz, Maman de Charlotte, 4 ans, élève en moyenne section à l’école maternelle Patte d’Oie de Toulouse. Depuis le 1er septembre, les enfants de la classe numéro 6, qui réunit deux niveaux d’enseignement (moyenne et grande section) subissent une absence d’instituteur qui pèse lourd sur le suivi de l’instruction. En effet, l’habituelle maîtresse de cette classe est en congé maternité jusqu’au mois de mars 2023 et n’a toujours pas été remplacée de façon pérenne. « Ce qui nous fait encore plus rager, c’est que son absence était tout de même assez prévisible », s’agace Audrey Pegaz.
« Une remplaçante s’est finalement présentée dans la matinée du jour de la rentrée. Elle n’est restée qu’une dizaine de jours. Depuis, les maîtres et maîtresses remplaçants se présentent au compte goûte, une ou deux journées dans la semaine, mais ce ne sont jamais les mêmes », poursuit Audrey Pegaz.
Lorsqu’aucun instituteur n’est présent pour accueillir les 28 élèves de moyenne et grande section, ces derniers sont répartis dans d’autres classes de l’école maternelle Patte d’Oie, de niveau d’enseignement différent. « Il est même arrivé que les enfants passent leur après-midi dans la cour parce qu’il n’y avait pas assez de places dans les classes », s’étonne encore la parente d’élève.
Chaque nouvelle journée représente une nouvelle dose de stress pour les parents d’élèves, comme pour leurs enfants. « En arrivant à l’école nous ne savons pas qui va les prendre en charge, où est-ce qu’ils vont être placés et ce qu’ils vont faire pendant la journée. Les enfants sont complètement désorientés, ils commencent à aller à l’école en étant angoissés », s’inquiète Audrey Pegaz. Heureusement, une agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem) accueille ces élèves tous les matins. « Elle représente leur seul point de repère », ajoute la maman de Charlotte.
Pendant le reste de la journée, les instituteurs des autres classes tentent tant bien que mal d’assurer un suivi pédagogique. « Ma fille me dit qu’ils font des petites activités, des dessins ou des chansons. Mais disons-le clairement, cela fait un mois que nos enfants n’ont pas d’enseignement concret », résume-t-elle.
Ce mardi matin, en signe de contestation, une banderole a été placée sur les grilles de l’établissement. Il y est écrit : “1 classe / 0 enseignant.e = mauvais calcul”. « Je pense que nous avons été trop gentils depuis le début. Nous avons fait confiance au rectorat de Toulouse avec qui nous avons eu quelques contacts téléphoniques. Ils nous ont dit qu’ils attendaient de recruter deux contractuels dans une autre école pour pouvoir nous attribuer un remplaçant. Mais visiblement les choses n’avancent pas et le seul moyen de se faire entendre est de manifester », déplore Audrey Pegaz.
Un rassemblement est en effet prévu ce mardi 27 septembre à 17h30 devant les portes de l’école maternelle Patte d’Oie. Une trentaine de parents d’élèves devraient être présents. « Nous espérons vraiment que nos voix soient entendues », commente la mère de famille. Contacté par le Journal Toulousain, le rectorat de Toulouse assure que « la situation à l’école maternelle Patte d’Oie est accompagnée par la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale de la Haute-Garonne : l’ensemble des services concernés est mobilisé dans la recherche active d’une solution ».
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