Alors que la cour administrative d’appel de Toulouse s’apprête à statuer ce mercredi 21 mai sur la reprise des travaux de l’A69, le rapporteur public vient de rendre un avis favorable à leur redémarrage. Un signal fort qui ravit le Département du Tarn, mais qui indigne le collectif La Voie Est Libre, farouchement opposé à l’autoroute.
Le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, suspendu depuis le jeudi 27 février dernier par décision du tribunal administratif de Toulouse, connaît un énième rebondissement. Le rapporteur public a finalement recommandé la reprise des travaux, dans le cadre de l’examen du recours en sursis à exécution déposé par l’État. Cet avis précède l’audience très attendue de ce mercredi 21 mai devant la cour administrative d’appel de Toulouse. Si les avis du rapporteur public sont souvent suivis, ils ne lient pas les juges. Les réactions n’ont pas tardé à tomber.
Le président du Conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, a salué l’avis du rapporteur public comme une avancée importante : « C’est un signal positif à 48 heures de l’examen par la cour administrative d’appel de Toulouse du recours de l’État contre la suspension des travaux, avec le soutien du Département. »
Confiant, il rappelle que « dans la très grande majorité des cas, les avis du rapporteur public sont suivis par les juridictions administratives ». Il affirme attendre la décision définitive de mercredi « sereinement » et plaide pour une reprise rapide du chantier : « Pour l’avenir du Tarn, il est urgent de reprendre le chantier au plus vite, il n’y a plus de temps à perdre ! » Avant de conclure avec un slogan devenu leitmotiv : « A69, on finit ! »
Franchement engagé contre le chantier de l’A69, le collectif La Voie Est Libre a également réagi. Il dénonce, à son tour, un avis partial et hâtif, en contradiction avec la décision du tribunal administratif de Toulouse : « On ne peut pas croire que les procédures d’urgence puissent être à ce point à sens unique et puissent balayer une décision de fond si tranchée et minutieusement argumentée. »
Le collectif insiste sur le caractère environnemental du contentieux : « Le droit environnemental doit être considéré, y compris pour les procédures d’urgence. »
Dans l’attente de la motivation complète du rapporteur, La Voie Est Libre se dit cependant confiant quant à l’issue du jugement au fond, attendu « d’ici la fin de l’année ou début 2026 », et qualifie la suspension prononcée en mars de « jugement implacable ».
Les opposants rappellent également les délais annoncés par Atosca, le concessionnaire de l’autoroute, pour un éventuel redémarrage du chantier : « Un redémarrage du chantier prendrait à minima 3 mois, ce qui signifie qu’il ne serait relancé qu’après 7 mois d’arrêt, soit potentiellement 3 mois avant le jugement du fond. Trois mois de chantier et on suspend à nouveau ? Ce serait une pure folie. »
C’est désormais aux trois juges de la cour administrative d’appel de Toulouse de trancher. Ils devront ainsi déterminer si l’urgence justifie la reprise des travaux, en attendant le jugement sur le fond. Le collectif La Voie Est Libre a déjà annoncé vouloir demander l’accélération de cette procédure.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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