La start-up toulousaine, Skyted, a présenté au CES Vegas 2024 son masque antibruit, qui permet de téléphoner n’importe où, en toute discrétion. Un rendez-vous international qui leur a notamment permis de lancer un financement participatif afin de commercialiser leur innovation d’ici la fin de l’année 2024.
Vous ne voulez plus déranger vos voisins dans le train ou dans l’avion ? Vous ne voulez pas qu’on entende vos conversations téléphoniques ? Bientôt, il sera possible de passer des appels sans que cela ne fasse de bruit, sans que rien ne filtre. Du mardi 9 au vendredi 12 janvier dernier se tenait le plus grand salon mondial de la technologie et de l’innovation, le CES Vegas 2024, aux États-Unis. Pour l’occasion, la start-up toulousaine Skyted, basée à Labège, a présenté son masque antibruit au public et aux personnalités qui passaient par-là, à l’instar de Stevie Wonder. L’équipe en a également profité pour lancer une campagne de financement participatif pour financer la conception des masques. Mais quel est donc ce nouveau produit novateur proposé par la société toulousaine ?
La start-up existe depuis 2021. Elle est née après que Stéphane Hersen, ancien directeur des ventes pour l’Asie d’Airbus et actuel PDG de Skyted, a eu l’idée de créer un masque silencieux. Émile Leverger, responsable stratégique de la start-up toulousaine, raconte : « De nombreuses compagnies aériennes n’arrêtaient pas de lui demander : “Comment pourrait-on faire pour que 200 à 300 personnes passent un appel privé simultanément dans un avion sans se déranger ?” » Il s’est alors rapproché de Franck Simon, directeur de recherche à l’Onera (Office national d’études et de recherches aérospatiales) et cofondateur de Skyted, pour élaborer son invention.
Cette idée consistait alors à créer un masque absorbeur de voix grâce à la technologie aérospatiale. Le responsable stratégique de Skyted explique : « En collaboration avec l’Onera, nous avons réussi à miniaturiser le système antibruit des réacteurs d’avion et à l’adapter au masque. » La voix va ainsi résonner dans le produit et le son qui en sortira aura un volume réduit de 25 à 35 décibels. Pour se donner une idée, la moyenne du volume sonore d’une voix se situe entre 0 et 20 décibels.
« Ainsi, quand nous sommes dans la rue, dans un taxi ou dans un train, lorsqu’il y a du bruit ambiant, nous pouvons parler naturellement et notre voix ne sort pas du masque. Les gens ne peuvent pas entendre ce que nous disons », ajoute Émile Leverger. En revanche, il n’annule pas complètement le volume de la voix. Si une personne crie dans le masque ou qu’il y a moins de bruits autour, « ses voisins pourront entendre un léger murmure inintelligible. »
Concrètement, le produit englobe alors le menton, la bouche et le nez, tel un gros masque chirurgical porté contre la Covid-19 pendant la crise sanitaire. Cependant, quelques différences subsistent. Pour l’attacher, les utilisateurs régleront la lanière à l’arrière de la nuque. Malgré l’étanchéité sonore, les porteurs auront également accès à l’air libre grâce à des aérations sur les côtés du masque. « Cela permet de respirer naturellement sans condensation », promet la start-up. Et enfin, le produit peut être connecté à un ordinateur ou un téléphone portable à l’aide d’un câble ou d’une liaison Bluetooth.
La start-up toulousaine Skyted cherche maintenant à améliorer la taille et le système de son masque. L’objectif est de pouvoir répondre aux besoins de différents publics. Ainsi, le produit innovant peut s’adresser aux salariés qui travaillent en open-space, dans les trains ou dans les avions. Il intéresse également l’armée et les amateurs de jeux vidéo. Et les personnes handicapées peuvent aussi s’en servir grâce à une caméra intégrée qui va lire leurs lèvres et reproduire les sons. De plus, la start-up assure que l’ensemble des appels passés avec le masque reste confidentiel.
Si le masque fonctionne très bien dans un endroit relativement bruyant, il reste encore des détails à améliorer pour la start-up toulousaine. Plusieurs solutions existent pour pallier l’efficacité du produit dans un espace calme. Dans un train ou un avion, par exemple, les utilisateurs du masque pourront activer le “Soundbubble” (“bulle de sons” en français, NDLR), un outil qui permet de créer une atmosphère sonore autour du masque pour rendre la conversation inintelligible. Cela se traduit notamment par la diffusion de bruits blancs, des sons répétitifs qui masquent les bruits environnants comme le bruit des vagues, de la pluie ou d’un battement cardiaque.
Pour les “gamers”, les amateurs de jeux vidéo, la start-up toulousaine souhaite créer un masque plus gros, pour y mettre un système antibruit plus important, et donc, réduire encore plus le volume de la voix. « L’objectif est de pouvoir crier dans le masque sans que l’on ne nous entende », précise Émile Leverger. Il leur reste ainsi quelques mois pour apporter ces modifications au produit et trouver des financements supplémentaires, avant le grand lancement du masque silencieux sur le marché, prévu fin d’année 2024. Il est d’ores et déjà disponible en préventes sur Kickstarter.
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